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Hausse des prix des carburants : comment va s'appliquer la réduction de 15 centimes d'euros par litre ?

Jean Castex a annoncé une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1er avril. Comment cette réduction va-t-elle s’appliquer concrètement ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Panneaux indiquant les prix de l'essence et du gazole, devant une station-service dans le sud de la France.  (PASCAL GUYOT / AFP)

Alors que les prix des carburants ont battu des records historiques, le Premier ministre Jean Castex a annoncé "remise à la pompe de 15 centimes par litre", pendant quatre mois à compter du 1er avril. Le gouvernement se laisse du temps pour définir précisément les modalités d'application de cette mesure qui sont encore très floues. 

Selon Matignon, le prix réel sera affiché sur ce que l'on appelle les totems, à l'entrée des stations essence. Par exemple, les automobilistes liront deux euros au moment de faire leur plein, et la réduction s'appliquera ensuite, lorsqu'ils passeront à la caisse, où ils paieront alors 1,85 euros le litre de carburant. Cela nécessitera de revoir les systèmes informatiques puisqu'il reviendra aux distributeurs et aux fournisseurs de carburants de se faire rembourser la différence par l’État. Mais les discussions risquent d’être tendues car personne n’a envie d’avancer l’argent. Au total, ce coup de pouce coûtera deux milliards d’euros. 

Le gouvernement met la pression sur les pétroliers

Les fournisseurs comme Total ou Shell sont invités à participer à l’effort. Ils ont enregistré de très bons résultats l’an dernier : Total a affiché un bénéfice historique de 14 milliards d’euros. Le gouvernement souhaiterait également que les distributeurs comme Leclerc, ou Système U réduisent leurs marges. Mais les intéressés répondent qu’ils n’en ont quasiment pas.

Les distributeurs ont par ailleurs demandé au gouvernement de baisser les taxes mais il a refusé en mettant en avant l'argument de l'écologie : ce serait un mauvais signal de réduire les taxes sur ces énergies polluantes. De plus, l’exécutif sait que lorsqu'une taxe est abaissée, il est toujours difficile de l'augmenter à nouveau ensuite. Et puis, il fallait aussi faire un geste pour les professionnels comme les pêcheurs, les agriculteurs ou les routiers, qui prennent de plein fouet cette hausse des prix des carburants. Eux, sont déjà exonérés de taxes, donc baisser la TVA n’aurait rien changé pour eux. Le gouvernement a donc préféré baisser de 15 centimes le litre jusqu’à la fin du mois de juillet.  

Tous les professionnels qui parcourent beaucoup de kilomètres avec leurs véhicules demandent à l'Etat d'en faire davantage. Par exemple, les taxis réclament une hausse de 3 % de leurs tarifs, qui sont réglementés. Les chauffeurs VTC se tournent vers leurs clients : Uber va bientôt demander bientôt 75 centimes d'euros de plus a chaque course.

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