Émeutes : le coût des dégradations atteint 730 millions d'euros, d'après France Assureurs
730 millions d'euros exactement, c’est le dernier chiffre de la fédération de France Assureurs. Il intègre l’ensemble des coûts et dommages occasionnés lors des nuits de violences que l’Hexagone a connues en juin 2023 après la mort de Nahel.
Cette facture comprend plusieurs choses. D’abord l’indemnisation des biens assurés : l’assurance indemnise, par exemple, si une voiture a été brûlée. Ensuite, les éventuelles pertes d’exploitation des professionnels : par exemple, un commerçant dont le local a été dégradé et qui n’a pas pu ouvrir pendant quelques jours ou quelques semaines après le sinistre. Dans ce cas, l’assurance peut couvrir le manque à gagner, au moins en partie.
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Ces 730 millions d’euros correspondent au total à plus de 15 000 déclarations de sinistres. À titre de comparaison, c’est beaucoup plus que les 200 millions d’euros versés par les assurances après les émeutes de 2005 qui, pourtant, avaient duré plusieurs semaines.
Certains assureurs réclament une aide de l’État
Ce montant englobe les particuliers et les entreprises et il est intéressant de noter que les entreprises, artisans et commerçants représentent plus de 65 % de la note. De ce fait, Axa est fortement impacté puisque les professionnels représentent une grande partie de sa clientèle.
Il y a aussi près de 500 collectivités locales sinistrées qui demandent à être indemnisées. Notamment des municipalités, dont les équipements (les écoles, les centres de loisirs, les véhicules…) ont été dégradés. Dans ce cas, c’est une filiale de la MAIF, la SMACL, qui se retrouve fortement impactée car les trois quarts des collectivités à indemniser ont un contrat avec elle et certains dommages peuvent atteindre 4 à 5 millions d’euros. Cet été, son directeur général, Patrick Blanchard, a d’ailleurs demandé une aide au gouvernement.
Cependant, l'État n’a pas prévu de voler au secours des assureurs. Au contraire, pour les sinistrés des émeutes, le gouvernement demande aux assurances de faire preuve de souplesse, de faire des gestes, de baisser les franchises des assurés. Cette position agace la profession, les assureurs estiment qu’ils paient les pots cassés d’une puissance publique incapable de maintenir l’ordre.
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