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Commerce : Carrefour surfe sur l'inflation

Carrefour a enregistré de bons résultats l’an dernier : une hausse de près de 9% de son chiffre d’affaires. Malgré l’inflation. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Façade d'un magasin Carrefour Express à Paris. (STÉPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

C'est grâce à la hausse du coût de la vie, notamment dans l’alimentaire, que les Français sont retournés dans les hypermarché, alors que ces dernières années, ils avaient plutôt tendance à s‘en éloigner. Carrefour, pionnier du concept d’hyper lancé il y a 60 ans, a gagné près de 500 000 nouveaux clients l’an dernier. Si les ménages y reviennent, c’est pour traquer les meilleurs prix, les marques distributeurs, moins chères, et là aussi, Carrefour en a bénéficié à plein : sa marque distributeur représente aujourd’hui plus d’un tiers de ses ventes. L’enseigne a aussi mis en place des opérations petits prix tout au long de l'année. Résultat : Carrefour enregistre plus d’un milliard d’euros de bénéfices l’an dernier, un record.

Il faut dire que le groupe a aussi beaucoup amélioré ses marges. Carrefour a limité ses références dans les rayons, maîtrisé ses coûts de gestion, de structure. Quand il est arrivé à la tête de Carrefour, il y a six ans, Alexandre Bompard a trouvé un groupe en déclin. Il a coupé dans les effectifs, lancé un vaste plan d’économies : un milliard d’euros de dépenses en moins chaque année. Cette fois, le patron promet de ne pas toucher aux effectifs – Carrefour reste le premier employeur privé de France avec près de 100 000 employés dans l’hexagone – mais va continuer à serrer la vis. Alexandre Bompard a aussi mis le paquet sur le numérique.

Des parts de marché sur les magasins à bas coûts

À l’étranger, Carrefour marche aussi très bien, notamment en Amérique latine, où l'enseigne est bien implantée. Par exemple, il réalise plus de 11% de son chiffre d’affaires au Brésil l'an dernier où d’ailleurs l’enseigne a prévu d’ouvrir de nouveaux magasins discount, ces magasins où les produits sont vendus en gros, sur des palettes.   

À quoi faut-il s’attendre pour 2023 ? Le groupe espère gagner encore des parts de marché en misant beaucoup sur les magasins à bas coûts, justement, y compris dans l’hexagone. Mais en ce moment, entre industriels, producteurs et grandes enseignes, c’est la pleine période des négociations des tarifs des produits, et Alexandre Bompard s’inquiète des hausses de prix demandées par les industriels. Des hausses à deux chiffres qu’il qualifie de "délirantes" en période d’inflation. Alors que chaque enseigne joue des coudes, le bras de fer est encore plus tendu que d’habitude.

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