Bouclier tarifaire sur l'électricité : le gouvernement sort le chéquier
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire promet que les tarifs de l’électricité n’augmenteront pas pour les ménages cette année, alors même que les prix de l’énergie continuent de grimper. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Depuis l’automne, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire pour éviter que l’augmentation des prix de l’électricité ne dépasse pas les 4%, pour ceux qui sont au tarif réglementé. Ce bouclier tarifaire est donc prolongé jusqu’à la fin de cette année. C’est un sacré coup de pouce pour les consommateurs : selon la commission de régulation de l’énergie, sans ce dispositif, la hausse des tarifs aurait été, pour les ménages cette année, de près de 45%. Le problème, c’est que quand il a mis en place ce système, le gouvernement n’avait pas prévu une flambée des prix aussi conséquente et ce dépassement l’oblige à aujourd’hui rajouter au moins deux milliards d’euros de plus de ce qu’il avait prévu. Il avait pourtant déjà estimé l’addition à huit milliards d’euros. Bruno Le Maire, a tenu à rassurer les Français : il y aura pas de rattrapage sur les factures des ménages l’an prochain, en 2023.
L'État va payer et pour ce faire il doit abandonner des taxes sur l’électricité. C’est de l’argent en moins dans son budget. Et il va aussi verser une compensation à EDF car le groupe, avec ce bouclier tarifaire, est forcé d’augmenter le volume d’énergie qu’il revend moins cher à ses clients. Ce manque à gagner, EDF le chiffre autour de huit milliards, l’État plutôt à quatre milliards. Il n’empêche, au final, c’est très coûteux car entre EDF et l’État, ce bouclier tarifaire est une opération qui se chiffre au moins à 14 milliards d’euros.
Un bouclier également sur la tarification du gaz
Le gouvernement ne lésine pas sur la dépense et à l’approche des élections législatives, il sort le chéquier et pas que sur l'éléctricité. Il a promis de faire la même chose sur le gaz, dont la hausse des prix devrait être cette année de 60% pour le consommateur. Mais là aussi, les ménages seront préservés grace au bouclier sur le gaz qui va coûter au moins 6,5 milliards d’euros à l’État.
Toutes ces mesures seront inscrites dans le projet de loi de Finances examiné à la rentrée prochaine. Si ce n’est pas le consommateur, c'est le contribuable qui, au final, va payer !
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