Aides à l'apprentissage : le dispositif à nouveau reconduit
Le gouvernement prolonge de six mois les aides à l’apprentissage : les entreprises pourront encore bénéficier de primes quand elles embauchent un jeune dans ce type de dispositif. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les entreprises toucheront 5 000 euros pour un mineur, 8 000 euros pour un majeur dans le cadre des aides à l'apprentissage. Ce qui, de fait, rend le coût de la première année quasi nul pour les employeurs et les incite à recruter des jeunes entre 16 et 29 ans. Ce n’est pas la première fois, depuis le début de la crise, que les dispositifs de soutien à l’apprentissage sont reconduits. Au printemps, ces primes avaient déjà été prolongées jusqu'à la fin de cette année.
Le gouvernement décide de rajouter encore six mois pour accompagner la relance. Mais aussi pour aider les jeunes, qui avec la crise voient leurs possibilités de s’insérer se réduire. Avec les confinements, ils n’ont pas pu faire de petits boulots, les stages ont été moins nombreux, etc. Et puis il faut dire que ce système fonctionne : plus de 500 000 contrats d’apprentissage ou d’alternance ont été signés l’an dernier selon les données du ministère du Travail. C’est 42% de plus qu’en 2019, soit un niveau jamais atteint, qui s’explique aussi, en partie, par la réforme de 2018, qui a beaucoup simplifié le système.
L’apprentissage, un tremplin vers la vie active
Six mois après leur sortie d’un CFA, un centre de formation des apprentis, près de sept apprentis sur dix, en moyenne, trouvent un emploi. Et si on regarde dans le détail, quand ils sont en bac pro, ce sont même huit jeunes sur dix qui trouvent un boulot. En BTS, ce chiffre monte à neuf apprentis sur dix. Et c’est un vrai changement, car longtemps, en France, l’apprentissage a été pointé du doigt, sous-valorisé et considéré comme une voie de garage. Petit à petit, il s’impose comme une voie d’excellence.
Sait-on combien coûtent à l’État ces aides prolongées ? Difficile de le dire précisément mais cette année, ces primes pour l’apprentissage et l’alternance coûteront plus de 2 milliards et demi d’euros à l’État. Reste que mieux vaut un jeune en formation, en alternance, en entreprise, plutôt qu’un jeune sans aucune activité ou inscrit à Pôle Emploi. En France, selon l’Insee, un million et demi de 15 -29 ans sont sans emploi et sans formation. Soit l'un des taux les plus élevés d’Europe.
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