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Réforme du marché du travail : ce qui va changer pour les apprentis et les salariés

L'Assemblée nationale doit adopter, mercredi après-midi, le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel censé rendre plus attrayant l'apprentissage et élargir les droits à la formation.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Deux élèves en formation professionnel, à Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne), le 16 février 2018.  (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Pendant l'affaire Benalla, les travaux parlementaires continuent. Bien que la réforme constitutionnelle ait été repoussée à la rentrée, d'autres textes importants restent d'actualité pour les députés. C'est le cas du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, il doit être définitivement adopté à l'Assemblée nationale mercredi 1er aout.

Il s'agit du deuxième grand chantier social du quinquennat, après la réforme du Code du Travail. Il est porté par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud et il comprend notamment la réforme de l'apprentissage et celle de la formation professionnelle. franceinfo vous explique les changements.

Réforme de l'apprentissage

Le premier changement concerne l'âge des futurs apprentis. Il sera repoussé à 30 ans, à partir de la rentrée, au lieu de 26 ans jusqu'ici. La rémunération va aussi un peu augmenter. Il faudra compter 30 euros de plus par mois pour les jeunes apprentis, âgés de 16 à 20 ans, dont certains ne touchent aujourd'hui qu'un quart du smic. Les apprentis âgés d'au moins 18 ans bénéficieront également d'un bonus de l'État de 500 euros pour passer le permis de conduire.

Au-delà de ces mesures, c'est toute la philosophie de l'apprentissage qui va se trouver bouleversée, car il n'y aura plus d'autorisation administrative obligatoire avant de pouvoir ouvrir un Centre de formation des apprentis. Ce ne sont plus les régions qui décideront de leur répartition et les CFA seront financés proportionnellement au nombre d'inscrits. L'idée est d'encourager les filières porteuses pour les élèves plutôt que de prendre en compte en priorité l'équilibre du territoire, au grand dam, bien sûr, des présidents de région.

Le big bang pour la formation professionnelle

L'autre volet du projet de loi, c'est la formation professionnelle. Là encore, le gouvernement revendique un véritable big bang. "On veut partir des besoins des entreprises et des personnes, pas des corps intermédiaires", souffle-t-on du côté du ministère du Travail. Autrement dit, il s'agit d'individualiser au maximum la formation professionnelle. Chaque salarié pourra ainsi sélectionner lui-même sa formation sur une application ou sur internet, en quelques clics, dès l'été 2019.

Autre changement, le compte personnel de formation sera abondé en argent et plus en heures : 500 euros par an et 800 pour les moins qualifiés. Le ministère estime que cela doit permettre de suivre une formation qualifiante tous les 10 ans pour pouvoir évoluer et changer de métier.

La réforme de l'assurance-chômage repoussée

Cette grande réforme du travail devait aussi concerner l'assurance-chômage, jusqu'à ce que le gouvernement décide finalement de renvoyer le dossier aux partenaires sociaux. Les syndicats et le patronat sont donc chargés de négocier pendant 4 mois, notamment sur l'instauration d'un droit à l'indemnisation des indépendants et des salariés démissionnaires, l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron, mais aussi sur un bonus-malus pour taxer davantage les contrats courts.

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