Cet article date de plus de deux ans.

À quoi pourrait ressembler le dividende salarié, proposé par le gouvernement ?

Le dividende salarié, c’est la proposition du gouvernement, pour répondre au problème des salaires. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. (THOMAS SAMSON / AFP)

Pour l’instant, le dividende salarié reste encore très flou mais l’idée, sur le papier, consiste à obliger les entreprises qui versent des dividendes à leurs actionnaires à en distribuer aussi à leurs salariés. Avec ce principe : si un groupe a de l’argent pour les actionnaires, grâce à de la richesse créée, ou de bons placements,  par exemple, des profits tirés de la hausse du prix de matières premières comme le pétrole ou le gaz, les salariés aussi doivent en bénéficier.

>> Qu'est-ce que le "dividende salarié" défendu par le gouvernement ?

Face à des revendications de plus en plus fortes pour des hausses de salaires, Bruno le Maire, le ministre de l’Économie propose de travailler sur un projet de loi qui pourrait être adoptée l’an prochain. Et avant, à défaut d’organiser une grande conférence ou un grenelle sur les salaires, il préconise une convention sur le partage de la valeur avec les partenaires sociaux, des économistes, etc, pour donner plus de pouvoir d’achat aux salariés. Le slogan du ministre, c'est "le profit pour tous". 

Une première mondiale

Cela ne concernerait peut-être pas toutes les entreprises. Ça n’est pas très clair, Bruno Le Maire dit ne pas vouloir "mettre sur le même plan, la PME et le très grand groupe de plusieurs milliers de salariés". Tout en disant que les entreprises publiques devront aussi mettre en place ce système, sans vraiment dire comment. Difficile en plus d’avoir un modèle : aucun pays n’a mis en place de dividende salarié. À l’origine, c’est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, qui doit compléter les dispositifs déjà existants d’intéressement ou de participation... dont restent encore exclus près de la moitié des salariés du privé. Les entreprises de moins de 50 salariés ne sont en effet pas tenues de mettre en place de la participation et l’intéressement est facultatif.  

Les partenaires sociaux ne sont pas très enthousiastes. Même si l’idée est portée par Thibault Lanxade, ancien vice-président du Medef et patron de PME, la majorité des chefs d’entreprise ne saute pas de joie. Pour eux, ce serait une contrainte de plus. De leurs côtés, les syndicats craignent l’usine à gaz. La CFDT porte dans son ADN la volonté de partager la richesse de l’entreprise mais attend les modalités. La CGT rejette l’idée en bloc. Elle y voit une astuce pour ne pas dire entourloupe pour éviter les augmentations de salaires sonnantes et trébuchantes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.