The Lemon Twigs, Parcels et "It Must Be Heaven" : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement
Deux albums live, deux pépites du confinement de la part de deux groupes émergents parmi les plus réputés en concert dans le monde : Parcels et les Lemon Twigs à écouter tout le week-end. Et le conseil film du jour, à voir en VOD, "It Must Be Heaven" d'Elia Suleiman, qu’on surnomme le Buster Keaton palestinien.
Pour passer le temps pendant le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture. Chaque jour, nous vous conseillons de la lecture, de la musique, des expos, des séries ou des films.
De la musique : The Lemon Twigs et Parcels
Privés de concert que nous sommes, et a priori pour longtemps, que pouvons-nous faire ? Pratiquer nous-mêmes de la musique, les voisins prévenus, ou bien écouter sur disque ceux qui savent si bien le faire. Et dans cette catégorie, il y a les Lemon Twigs. Les deux frères D’Addario, la vingtaine à peine dépassée, ont pris la pop par surprise il n’y a même pas cinq ans, avec deux albums remarqués, s’attirant des comparaisons élogieuses avec les Beach Boys, rien que ça.
En attendant le troisième qui sortira fin août, le confinement les a décidés à mettre à disposition des internautes un inédit, un album live au profit de la Coalition for the Homeless, une association qui aide les sans-abri. Et ça tombe bien, leur folie, leur rage, leur look destroy mais soigné en font des bêtes de scène.
Le live, c’est aussi la grande spécialité du groupe Parcels, qui vient lui aussi de sortir une pépite, Live Volume 1, tout simplement (disponible en ligne), disque enregistré dans un lieu des plus confinés, les mythiques Hansa Studios à Berlin, la ville que les jeunes Australiens ont choisie pour poser leurs valises il y a quelques années. Ils ont travaillé avec les Daft Punk pour leur tube Overnight mais possèdent bien d’autres machines à bouger. Confinés, c’est danser…
Un film : "It Must Be Heaven"
Découvert à Cannes l'année dernière, une éternité, It Must Be Heaven avait fait rire et ému. Le regard de cet artiste vivant sur une terre où tout est compliqué, entravé, nous disait sur nos propres absurdités occidentales : "Ce n’est plus la Palestine qui est un microcosme du monde, c’est le monde qui est devenu un microcosme de la Palestine".
Elia Suleiman, regard écarquillé derrière ses lunettes, sourire triste sous son chapeau, se met dans l'image et ne dit rien, il observe. De Nazareth à Paris, puis New York, il est censé chercher le financement pour une "comédie sur le conflit israelo-palestinien".
Elia Souleiman nous observe, impassible, dans un Paris désert le matin du 14 juillet. Un char d'assaut venant du défilé frôle le Palais-Royal, un ballet de policiers sur roues électriques course un voleur, tout est absurde. Dans son regard, ce qui nous est quotidien perd de son sens, il ne reste qu'une impression de société déshumanisée par les règles. À New York en plein Brooklyn, on fait ses courses, on promène un bébé un fusil d'assaut sur l'épaule. Les saynètes s'enchaînent avant un retour en Palestine, pays qui n'existe pas vraiment. Ni plus ni moins que les vôtres, semble nous dire Elia Suleiman.
Vu du confinement, It Must Be Heaven est encore plus pertinent, aigre-doux. Vue comme ça, notre vie d'avant et sans doute celle d'après, c'est drôle, mais ça ne fait pas rêver.
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