Salon de l'Automobile à Genève : malgré une version réduite de l'évènement, le chinois BYD compte faire sensation

Le Salon de l’Auto de Genève s'ouvre humblement lundi 26 février. Comme à Paris ou ailleurs, le modèle de ces salons coûteux est boudé par la plupart des grandes marques. Le constructeur chinois BYD sera néanmoins là en vue de conquérir le marché européen.
Article rédigé par Jérémie Lanche, Florence de Changy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le SUV géant Yangwang U8 de BYD, au Salon international de l'automobile de Genève, le 26 février 2024. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Le Salon de l’Auto de Genève s'ouvre lundi 26 février après quatre ans d'absence, une première depuis la pandémie. Mais comme pour d'autres salons, les gros constructeurs ont fait faux bond cette année. De 180 exposants en 2019, on est passé à 29.

Si la liste des exposants montre beaucoup d'acteurs peu connus : Microlino, Silence, Beeway, Assura, ACS, Shenzer, Totem Automobili... Renault est tout de même là, ainsi que le chinois BYD. Cette marque chinoise au succès fulgurant n'est pas encore bien connue en France, mais devrait bientôt montrer son logo sur de plus en plus de routes françaises.

Le modèle des salons de l'auto en bout de course

C’est un fait, les grands salons ne font plus le plein dans le monde post-pandémie. Avant, à Genève, c’était 600 000 à 700 000 visiteurs par an. Cette année, on en attend 200 000 à peine. Du côté des organisateurs, le discours officiel est de dire que ce n’est pas grave, que ce sera différent, avec plus d’expériences immersives pour le public, plus de mobilité électrique aussi.

Le Covid n’explique pas tout, c'est le modèle des salons de l’auto qui est en bout de course. La baisse de la fréquentation ne touche pas que Genève. Paris et Munich, qui ont pris le relais du salon de Francfort, y sont aussi confrontés. Avant, les constructeurs attendaient ces salons pour dévoiler leurs nouveaux modèles en exclusivité. À l’ère du numérique, c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. Même si Renault compte présenter sa R5 électrique à Genève.

Aller sur un salon coûte cher, surtout dans un contexte d’incertitude économique pour les grandes marques, qui sont sommées de laisser tomber les énergies fossiles. Ainsi les groupes se concentrent sur un seul salon, et pas tous comme avant. Genève, qui n'est pas la ville la plus prisée, s'est accordée avec le Qatar pour déplacer son salon à Doha. La première édition a eu lieu l’automne dernier. Et là, comme par magie, tous les gros noms du secteur étaient présents.

BYD mise sur le luxe et l'innovation

Pour faire bonne mine, les marques insistent sur l'électrique. Le numéro un mondial de la voiture électrique n’est plus, depuis quelques moi, l’Américain Tesla mais le constructeur chinois BYD. La marque vient juste de dévoiler, dimanche 25 février à Shanghai, la U9, le nec plus ultra de la voiture électrique. Cette sorte de version électrique et chinoise d’une Ferrari, capable de passer de 0 à 100km en 2,36 sec, a été dévoilée à Shanghai mais ne sera pas montrée à Genève. Cette annonce néanmoins donne le ton des ambitions illimitées de BYD, et cela risque d’attirer encore plus les regards sur le stand de l’automobiliste chinois.

La marque commercialise déjà six modèles 100% électriques en Europe, mais l’entreprise cible désormais les acheteurs qui ne sont pas encore prêts à passer au tout électrique. BYD va donc déployer plusieurs modèles hybrides rechargeables. Le public va aussi découvrir le très impressionnant U8, commercialisé sous la marque top luxe de BYD, Yangwang. Le modèle risque de faire sensation en raison de quelques caractéristiques techniques exceptionnelles : cet énorme SUV est capable de tourner sur lui-même en activant les roues de droite et de gauche en sens inverse et de se déplacer en crabe. Elle a également une fonction d’urgence qui lui permet de flotter et de se diriger dans l’eau pendant 30 minutes. Des performances assez époustouflantes qui devraient au bas mot faire parler de la marque.

Une usine en Hongrie pour le marché européen

Il faut savoir que BYD était au départ une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de batteries. Elle a été fondée en 1995, à Shenzhen, par Wang Chuanfu, un ancien universitaire, qui est toujours à la tête de l'entreprise. Mais l’aventure automobile de BYD n’a commencé qu’en 2003 avec le rachat d’une usine de voitures. C’est probablement l’investissement de 230 millions de dollars de Warren Buffet en 2008 qui a marqué l’envol de l’entreprise. 

Aujourd’hui, ce nouveau leader mondial de la voiture electrique arrive sur le marché européen. En Europe, le groupe a vendu une dizaine de milliers de voitures en 2023. Et d’ici trois ans, BYD prévoit de livrer au marché européen des voitures fabriquées en Hongrie, où l’entreprise assemble déjà des bus électriques.

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