Petite enfance : le manque de personnel dans les crèches suédoises et allemandes

En Suède, le développement des enfants est au cœur de la société. Et le pays ne lésine pas sur les moyens pour s'occuper de ses tout-petits : il y a beaucoup de crèches et une place garantie pour chaque enfant. Mais comme en Allemagne, le secteur de la petite enfance est en difficulté avec deux gros problèmes : la pénurie de personnel et le manque de places dans les établissements d’accueil. 

En Suède, la crèche s'appelle Forskola, la pré-école car l’école n’est obligatoire qu’à partir de six ans et avant cela, c’est un droit du citoyen que d’avoir un mode de garde. Une place de crèche est donc garantie dans les trois mois qui suivent l’inscription de l’enfant sur une liste d’attente. Mais les crèches font face au manque de personnel, les salaires sont trop bas pour attirer des éducateurs qualifiés, les conditions de travail se sont dégradées ces dernières années à cause d’une baisse des financements publics et d’un nombre d’enfants à charge trop important. La loi recommande que les un à trois ans soient entre six et douze par groupe, mais dans la moitié des crèches du pays, ils sont entre 15 et 25. 

Un déficit de 400 000 places de crèche en Allemagne

En Allemagne, selon une étude de la fondation Bertelsmann, il manque près de 400 000 places de crèche cette année. La situation s'est encore aggravée ces derniers mois avec l'arrivée de dizaines de milliers d’enfants ukrainiens et l'inflation qui a fait flamber les coûts de construction donc les projets de nouvelles crèches sont bien souvent reportés. L’autre problème, c'est le déficit de personnel qualifié. En moyenne, un poste sur dix est vacant. Selon les projections, il manquera 230 000 éducateurs en 2030.  Le secteur est en crise, ceux qui tiennent le coup croulent sous la charge de travail, une personne doit parfois s'occuper de 10 enfants alors qu’il est recommandé un adulte pour quatre enfants.