Les traditions de Noël en Laponie, au Mexique et en Grèce

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans plusieurs pays. Vendredi, on fait un tour du monde de l'esprit de Noël.
Article rédigé par Angélique Kourounis, Emmanuelle Steels - Carlotta Morteo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Comment fête-t-on Noël ailleurs dans le monde ? Photo d'illustration. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

D’où nous vient cette idée que le Père Noël vit en Finlande ? Pourquoi les fêtes durent-elles presque un mois au Mexique ? Et si le sapin n'est pas le véritable symbole de Noël en Grèce, quels sont-ils ? Le club des correspondants part dans ces trois pays pour en décrypter les légendes et les traditions.

Laponie : la légende du père Noël

Tout a commencé à la radio, c’est un journaliste finlandais qui a propagé cette légende dès 1927. Markus Rautio animait une émission pour enfants dans laquelle il racontait des histoires, ça a duré jusqu’en 1956, et tous les ans, celle du Père Noël était incontournable.

L’histoire dit qu’un vieil homme à barbe blanche avec son traîneau tiré par des rennes et ses amis lutins se seraient installés à Korvatunturi, une colline, dont le nom signifie "La Montagne de l’Oreille" et qui permettait au vieillard d’entendre les murmures les plus discrets des enfants, portés par le vent du nord. Et c’est ainsi que c’est imprimé dans l’esprit des Finlandais l’idée que le Père Noël, Joulupukki, en finnois, habitait en Laponie.

Pourtant toutes les brochures invitent les touristes à aller à Rovaniemi, pour visiter le "village du Père Noël". En effet sa maison originelle, Korvatunturi est une toute petite localité, qui se situe très près, trop près de la frontière russe. Donc quand l’Office du Tourisme finlandais s’empare de cette histoire pour promouvoir la région, on est dans les années 80, en pleine guerre froide, il faut trouver une localité plus paisible mais aussi plus accessible.

L’Arctique c’est magnifique, mais c’est loin, il fait très froid et il faut imaginer des activités attrayantes. Donc, c’est la ville de Rovaniemi, qui avait été totalement incendiée par les nazis à la fin de la guerre, puis joliment reconstruite en forme de tête de rennes, grande ville de 60 000 habitants, qui va être choisie pour capitaliser sur cette légende de Saint Nicolas.

Rovaniemi attire aujourd’hui 200 000 visiteurs rien qu’en décembre, 600 000 sur l’année, c’est un concentré d’exotisme nordique et de magie de noël, un peu surfait, coûteux, mais qui sans aucun doute ravira les enfants.

Mexique : le marathon Guadalupe-Reyes

Au Mexique les célébrations commencent bien avant Noël, elles s’étendent pratiquement sur tout un mois. C’est ce qu’on appelle le marathon Guadalupe-Reyes, du 12 décembre au 6 janvier. Les festivités débutent avec le jour de la Vierge de Guadalupe, la patronne du Mexique et de l’Amérique latine, qui donne lieu à une congrégation massive de pèlerins à Mexico.

Dans la foulée, neuf jours avant Noël, ce sont les posadas qui débutent : des veillées qui se caractérisent par la mise en scène de l’errance de Marie et Joseph qui cherchent un refuge avant la naissance de Jésus. Les enfants mexicains miment la scène, frappent aux portes des maisons en chantant des pastorelas, des complaintes pour supplier les habitants de leur offrir un abri. Ce sont les posadas dans leur version traditionnelle, religieuse, mais à l’heure actuelle, toute la période qui précède Noël est émaillée de réunions entre amis et en familles qu’on dénomme posadas, un mot qui signifie "hébergement".

Et après Noël et le Nouvel An, la fête des rois le 6 janvier clôt donc ce marathon de festivités et c’est l’occasion d’offrir des cadeaux aux enfants. Jusqu’à une époque relativement récente, les Mexicains n’échangeaient pas de cadeaux à Noël. Et dans les familles plus traditionnelles, cela reste la règle. Maintenant, le Santa Claus de la culture américaine se fait peu à peu une place dans les foyers mexicains. Mais surtout à travers les décorations. C’est extrêmement important pour les Mexicains d’installer des décorations grandioses pour Noël, en plus de la crèche traditionnelle. Toutes les portes, les balcons sont couverts de guirlandes, il y a des Pères Noël grandeur nature un peu partout et les gens décorent même leurs voitures avec des cornes de rennes.

Grèce : Agios Vassilis fait des cadeaux à la Saint-Basile

Le véritable symbole de Noël pour les Grecs n’est pas le sapin, mais le bateau et la grenade qui symbolisent Noël. Le bateau car la Grèce est un pays de marins et c’est un hommage à tous ceux qui, loin de leur famille travaillent en mer. On décore les maisons et les places publiques de bateaux illuminés.

La grenade car elle est synonyme de force et d’abondance. Cela remonte à l’Antiquité. Elle est sur toutes les tables, c’est un cadeau des plus fréquents en ce moment, sous forme de bibelot ou de bijoux, et la tradition veut que le 25 décembre et le premier janvier, on en lance une devant sa maison pour que l’année nouvelle soit prospère.

En Grèce le sapin de Noël s’est répandu à partir des années 50, tout comme le réveillon. La tradition orthodoxe grecque veut que l’on jeûne le 24. Ce n’est que le 25, après la messe de 5h30 du matin, que les cloches sonnent dans tout le pays, que l’on se met à table.

Le 24 décembre les enfants chantent. Ils déferlent tôt dans les rues avec des petits triangles musicaux à la main pour aller chanter de porte à porte en échange de friandises ou d’une pièce : ce sont les Kalanda. Tout le pays résonne ce jour au rythme des Kalanda. Le 31, c'est la Saint-Basile et Agios Vassilis, le Père Noël grec, leur donne leurs cadeaux le soir. Et après la galette des rois que l’on partage à minuit pile, les adultes se mettent à jouer aux cartes toute la nuit.

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