Attaques du 7-octobre : un an après les prises de position de LFI, la gauche continue de composer avec Jean-Luc Mélenchon
Pour beaucoup, le leader insoumis était à deux doigts de devenir le paria de la gauche, il y a de ça quelques mois. En cause, la position controversée de son mouvement après les attaques du 7-octobre. Quelques heures à peine après les faits, La France insoumise publie un communiqué qui tranche avec le choc des images de l'attaque du Hamas en Israël. Il n'y est pas question de terrorisme, mais d'"offensive armée", renvoyant l'idée d'un conflit entre deux armées régulières. Les jours suivants, la députée Danièle Obono qualifie le Hamas de "mouvement de résistance" et Jean-Luc Mélenchon finit même par être accusé d'antisémitisme après plusieurs tweets.
À gauche, un point de rupture
Au sein de la Nupes, c'est la rupture. Le Parti socialiste, les communistes coupent leurs liens avec LFI, le parti est conspué et les macronistes le sortent de l'"arc républicain". "Beaucoup ont tenté de faire la peau à Jean-Luc Mélenchon, se souvient un insoumis, mais force est de constater qu'ils n'ont pas réussi". C'est paradoxalement la dissolution qui permet à La France insoumise de sortir de son isolement, avec une nouvelle union de la gauche, électorale, le Nouveau front populaire.
Depuis, les chefs de partis de gauche gardent leurs distances, donnant l'impression que Jean-Luc Mélenchon est isolé dans cette nouvelle union. On l'entend moins, les insoumis ont perdu des députés et les socialistes ont repris du poids. Cependant, aucun dirigeant du NFP n'a condamné l'appel du chef insoumis à "mettre des drapeaux palestiniens partout" dans les universités en réponse à une circulaire.
Jean-Luc Mélenchon, incontournable ?
Face à ce silence, le gauche répond qu'"On ne va pas commenter tout ce que dit Jean-Luc Mélenchon". Mais beaucoup pensent à une possible dissolution dans 9 mois. Selon plusieurs projections, la gauche divisée risque de s'effondrer. Il faudra donc continuer de faire avec La France insoumise, et donc avec son leader, qui d'après un élu écologiste a su avec ses positions sur le Proche-Orient se rendre indispensable à gauche.
En faisant de Gaza un marqueur politique, Jean-Luc Mélenchon s'offre un "joker absolu" d'après cette même source. Pour les forces de gauche "ne pas être avec LFI revient, d'après elle, à être considéré pro Israël, pro colonialiste". Difficile donc pour la gauche de se défaire de l'ex candidat à la présidentielle, de plus en plus détesté dans les enquêtes d'opinion. Voilà comment un proche de la numéro 1 des écologistes Marine Tondelier résume l'équation insoluble : "LFI perd sa capacité à pouvoir gagner, mais on ne peut pas gagner sans LFI".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.