Requinqué par la loi immigration, LR veut continuer sur sa lancée en 2024

Le parti d'Éric Ciotti a repris du poil de la bête avant Noël avec le vote de la loi immigration. Pour l'année 2024 la droite veut donc rester à l'offensive en ne lâchant rien sur l'immigration, mais en investissant aussi le terrain économique.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le président des Républicains, Éric Ciotti, le 19 décembre 2023, à l'Assemblée nationale. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

La droite entame la nouvelle année avec une bonne résolution : "rester unis", comme elle a su l'être pour le vote de la loi immigration et ça n'est pas si fréquent à droite. Le parti Les républicains (LR) va inaugurer son nouveau siège fin janvier, près de l'Assemblée nationale. Nouveau QG pour une nouvelle vie ? Pas sûr car LR ne veut pas lâcher l'immigration. "On mettra la pression au Parlement et dans les médias pour que le gouvernement respecte ses engagements", assure un proche du patron du parti d'Éric Ciotti.

Pour la droite, pas question de laisser l'exécutif détricoter la loi, ni de faire l'impasse sur une réforme de l'Aide médicale d'état (AME). C'est Élisabeth Borne qui a promis cette réforme à la droite et son avenir à Matignon est en suspens, mais LR ne se contentera pas d'une entourloupe. "S'ils réforment l'AME ça sera grâce à nous, théorise un dirigeant LR, et s'ils ne le font pas, on expliquera aux Français qu'ils ne peuvent pas faire confiance à la macronie sur l'immigration", conclut-il. L'argumentaire est tout aussi rodé en cas de censure par le Conseil constitutionnel de certaines mesures : ce sera, selon LR, la preuve qu'il faut réviser la constitution comme ils le martèlent depuis des mois.

Les élections européennes au menu des discussions

Mais la droite ne va pas parler que d'immigration en 2024, LR va aussi investir le terrain de l'économie. La prochaine étape de ses états généraux aura lieu fin janvier ou début février à Lyon, avec Laurent Wauquiez. Place à "la nuit de la réindustrialisation", après les nuits de l'écologie, ou de l'intelligence artificielle qui ont eu lieu à l'automne dernier. La droite va aussi plancher en début d'année sur les finances publiques, avec pour credo la baisse des dépenses et des prélèvements obligatoires.

Parmi ses travaux de début d'année, la droite a aussi le sujet des élections européennes du 9 juin. Même s'il n'y a plus de suspense, sauf énorme surprise, c'est François-Xavier Bellamy qui conduira à nouveau la liste. Reste à trouver la fenêtre de tir pour officialiser sa désignation. "C'est mieux que l'actualité ne soit pas totalement concentrée sur autre chose", avoue un proche du futur candidat. Comme le dit plus crûment un dirigeant de la droite : "on va attendre que Macron ait fini son cirque sur le remaniement". Éric Ciotti veut d'ailleurs annoncer les premiers noms de la liste et pas uniquement le numéro un, histoire d'éviter le côté non-événement. Ensuite il faudra dépasser les 5%, sans quoi LR sera rayé du Parlement européen... et l'unité risque d'être sérieusement mise à mal.

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