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Professeur décapité : comment la majorité veut déjouer le procès en laxisme

Les Républicains et Marine Le Pen rivalisent de critiques contre l'exécutif après l'assassinat de Samuel Paty. 

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer à Conflans-Saint-Honorine le 16 octobre 2020 après l'assassinat du professeur Samuel Paty (ABDULMONAM EASSA / POOL)

"Ne pas subir", c’est l’expression d'un député de la majorité. Les échanges seront particulièrement intenses aujourd'hui, jour des questions au gouvernement à l’Assemblée. "Ça va être chaud !" prévient un élu. Dès hier, les consignes ont été passées, à Matignon, où s'est tenue à 19h la réunion hebdomadaire de la majorité (elle a lieu d'habitude le mardi au petit déjeuner).

Parmi les convives : Gérald Darmanin, qui a confié que l'Intérieur savait que la menace était forte depuis le début du procès Charlie Hebdo, le 2 septembre. "On agit, on ne découvre pas le risque terroriste" a répété le ministre. "Tout l’enjeu est de montrer que nous ne sommes pas restés immobiles depuis 2017, explique un conseiller, ni contre le terrorisme, ni contre l’islamisme."

"Propositions incantatoires"

La majorité compte donc comparer les bilans, en dressant le parallèle entre les suppressions de postes dans la police et la gendarmerie sous Nicolas Sarkozy et la création de 1 136 emplois en trois ans dans le renseignement, chiffre rappelé hier justement par Gérald Darmanin.

Il s'agira aussi de taper sur les propositions inopérantes des Républicains et de Marine Le Pen, qui jouent sur l'émotion, "se payent de bons sentiments" pour un cadre de la majorité, "avec des propositions incantatoires, pour rajouter dans la Constitution ce qui y est déjà", le principe de laïcité par exemple.

Deux députés porteront cette voix : Aurore Bergé, élue des Yvelines, le département où se trouve Conflans-Saint-Honorine, théâtre du drame vendredi. Et Bruno Studer, président de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation, et professeur d’histoire-géographie au civil, comme l'était Samuel Paty.

Hommage à l'Assemblée

Juste avant, l'Assemblée nationale rendra hommage à l’enseignant assassiné. Richard Ferrand, président de l'institution, et les députés, se donnent rendez-vous à 14h40, sur l'emmarchement du Palais Bourbon, côté Seine.

Le Premier ministre se joindra à eux. Un moment de recueillement conclu par une Marseillaise, interprétée par la Garde Républicaine. "C'est une première, pour un hommage" confirme le cabinet de Richard Ferrand. A 15h, la séance des questions au gouvernement s’ouvrira par une minute de silence.

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