Présidentielle 2027 : quelles réactions à droite après l'annonce de la candidature de Xavier Bertrand ?
"Ce n'est pas totalement un scoop que Xavier Bertrand ait des ambitions présidentielles", s'amusent certains LR après cette annonce de Xavier Bertrand dans les colonnes de Ouest-France, le 3 février. Le président des Hauts-de-France le confie : il n'avait "pas envie de tourner autour du pot" alors il a réaffirmé cette ambition, intacte malgré sa défaite à la primaire de LR en 2021. Qu'importe si on est en février 2024 et que l'échéance est lointaine. "C'est disruptif mais ça va lui permettre d'imprimer, lui ne se planque pas", justifie un de ses soutiens.
L'objectif de Xavier Bertrand c'est de faire barrage au RN en attirant "les Français en colère". Ses amis font valoir qu'il a "déjà battu Marine Le Pen" aux élections régionales de 2015. "Cette interview c'est un appel à ne pas se résigner à voir l'extrême droite gagner en 2027", décrypte un député.
De profonds désaccords avec Laurent Wauquiez
Mais à droite, tout le monde n'est pas emballé : "Bertrand, ça ne casse pas la baraque, confie un dirigeant LR, je l'aime bien mais il n'a plus rien à raconter aux Français." Sur le papier, le candidat de LR est censé être Laurent Wauquiez. C'est en tout cas le plan du patron du parti Éric Ciotti. Cette interview de Xavier Bertrand ne perturbe d'ailleurs pas les pro-Wauquiez : "C'est triste son annonce, tout le monde s'en fiche, c'est le chant du cygne", griffe un proche du patron d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans le dernier baromètre Vérian-Epoka du Figaro magazine, Xavier Bertrand est pourtant 2 points devant Laurent Wauquiez. Ce qui est sûr c'est qu'il joue la carte anti-Wauquiez. Sur le fond, Xavier Bertrand a un "profond désaccord" avec Laurent Wauquiez sur "la conception de l'État de droit et le respect des institutions". Il l'avait dit sur franceinfo fin janvier, après les critiques sévères de Laurent Wauquiez sur le Conseil constitutionnel, qui avait largement censuré la loi immigration. Sur la forme, l'un est omniprésent dans les médias, l'autre cultive la discrétion. Laurent Wauquiez ne sortira en effet du bois qu'après les élections européennes du 9 juin.
Un rival pour le favori Édouard Philippe ?
La majorité gouvernementale regarde cette ambition présidentielle de Xavier Bertrand de très loin. "On n'en parle pas, ni dans la majorité, ni au gouvernement", glisse un conseiller de l'exécutif. Qui y voit même le signe que "la droite est foutue". Un ministre est formel : Bertrand, Wauquiez ou un autre, le candidat LR sera un "candidat interstitiel, coincé entre le centre et le RN". Mais pour un lieutenant d'Édouard Philippe - aujourd'hui le mieux placé pour 2027 - l'idéal serait qu'il n'y ait pas de candidat LR du tout, car "il faudra un grand rassemblement de la droite et du centre pour faire face au péril extrémiste", dit-il. Pas sûr que Xavier Bertrand l'entende de cette oreille.
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