Présidentielle 2022 : pourquoi Marine Le Pen ira finalement écouter Volodymyr Zelensky
C’est le rendez-vous de ce mercredi : l’intervention du président ukrainien à 15h devant les députés et sénateurs français.
C'est un format tout à fait inédit que cette séance commune aux deux chambres du Parlement : le président ukrainien Volodymyr Zelensky va faire une intervention mercredi 23 mars devant l'Assemblée nationale et le Sénat en simultané. Il s'agit de la première visioconférence aussi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, devant des bancs compacts.
Le président Richard Ferrand a écrit aux 577 députés vendredi pour leur demander de se mobiliser, d’être massivement présents. Du côté des candidats à la présidentielle qui se trouvent être aussi parlementaires, un absent : le communiste Fabien Roussel. "N’y voyez aucunement un choix politique", se justifie celui qui vient de perdre son beau-père. "Je serai aux côtés de ma compagne et de notre famille”, explique-t-il.
Mercredi, je ne serai pas à l’Assemblée nationale lorsque Volodymyr Zelensky y prendra la parole.
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 22, 2022
N’y voyez aucunement un choix politique.
J’ai eu la douleur de perdre mon beau père et j’ai choisi d’être mercredi aux côtés de ma compagne et de notre famille.
Jean-Luc Mélenchon, lui, sera dans l’hémicycle. Tout comme Marine Le Pen, qui a changé d’avis, puisqu’elle avait initialement annoncé qu’elle n’y serait pas.
Un flot de critiques
Lundi, dans le 8.30 franceinfo, Marine Le Pen avait expliqué que des engagements pris de longue date la tiendraient loin du Palais Bourbon. Et puis dans la foulée de cette interview, elle a rejoint son QG, non loin de la Maison de la Radio, pour le traditionnel bureau de campagne.
Zelensky à l’Assemblée mercredi ➡️ “Je ne serai pas présente”, annonce Marine Le Pen. “J’ai affiché ma solidarité avec le peuple ukrainien." “Comme on a fait n’importe quoi avec le droit d’asile depuis des années, l’intégralité de nos structures d’accueil sont saturées” pic.twitter.com/CQmeV16YcY
— franceinfo (@franceinfo) March 21, 2022
Entre-temps, sa phrase a suscité un flot de critiques, dans le camp Macron notamment, sur l'air de la complaisance à l’égard de Vladimir Poutine. "Ça n'a pas été compliqué de la convaincre” de bouger l’agenda, “ça n’a pas pris un quart d’heure”, détaille son équipe.
Les obligations évoquées sur franceinfo sont décalées - dont l’interview à Outre-mer 2022, l’émission politique du service public, que Marine Le Pen voulait faire avant d’aller en Guadeloupe ce week-end. Le Rassemblement national fait savoir que sa candidate sera bel et bien à l’Assemblée pour l’audition de Zelensky. A ses troupes, elle explique : "Je ne veux pas laisser de prise à mes adversaires sur de l’ambiguïté." D’autant qu’elle estime avoir "bien géré jusqu’ici cette séquence" Russie-Ukraine.
Le déroulé de la séance
Un peu avant 15h, ce mercredi 23 mars, les présidents des deux chambres du Parlement feront leur entrée chacun dans leur hémicycle, entourés de drapeaux ukrainiens. Depuis le Sénat, Gérard Larcher dira les premiers mots, quelques minutes suivies de l’introduction de Richard Ferrand depuis l’Assemblée. Viendront ensuite les quinze à vingt minutes d’intervention de Volodymyr Zelensky, en visioconférence : il verra les parlementaires sur son écran à Kiev. Dans les tribunes de l’Assemblée seront présents l’ambassadeur d’Ukraine en France et les ambassadeurs des pays du G7.
Une fois la séance levée, le Comité de liaison parlementaire sur l’Ukraine - les présidents de groupe - sera réuni à Matignon avec Jean Castex pour un point de situation.
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