Présidentielle 2022 : LR n'enterre pas Marine Le Pen
La droite juge que la candidate du Rassemblement national peut encore rebondir, en dépit de ses mauvais résultats aux régionales de juin.
L’équipe de Xavier Bertrand, ou tout du moins ses capteurs territoriaux, a passé une partie de l’été à sonder les reins des électeurs. Ce qu'il en ressort ? "Que la menace Le Pen n’a pas disparu", explique l’un des élus qui soutiennent le candidat de droite. "Nos électeurs ne se déplaceront pas en cas de second tour Le Pen-Macron, prédit un soutien du président de la région Hauts-de-France. Certains nous disent être prêts à voter pour la candidate du Rassemblement national."
Que valent les sondages ?
Les plus capés à droite, ceux qui ont vécu les campagnes de 1995 et 2002, n’excluent pas de sucroît de vivre un moment similaire l’an prochain, avec un décalage entre ce que disent les sondages et ce que les élus ressentent sur le terrain. La pertinence des enquêtes d’opinion, c’est l’une des questions qui agite les états majors politique en cette rentrée.
Il y a eu ces précédents de 1995 et 2002 : 1995, la surprise Chirac ; 2002, la surprise Le Pen. Et surtout les régionales de juin 2021, avec un niveau d’abstention très supérieur à celui escompté, et une déconvenue électorale pour le Rassemblement national – et pour la majorité présidentielle, aussi.
A droite, on n’exclut pas que le RN en tant que parti soit surévalué dans les sondages, mais que Marine Le Pen, candidate, elle, soit sous-évaluée. Et tout le paradoxe, c’est qu’au sein même de l’appareil frontiste, c’est précisément la question inverse qui se pose : "Marine Le Pen n’est-elle pas surestimée par les instituts ?"
"Capacité de rebond"
Un ancien de la campagne de 2017 rappelle qu’anesthésié par des enquêtes rassurantes, le RN avait pris peu de risques, il y a quatre ans. "On avait perdu sept points entre le mois de septembre et le premier tour", se souvient le même. Marine Le Pen s’en souvient aussi, elle qui prépare sa rentrée à Fréjus le week-end prochain. D’ici là, pas de son, pas d’image, tout juste une interview en presse écrite pour redonner du souffle à sa candidature.
Chez Les Républicains, certains regrettent que la droite n’exploite pas plus "ce moment de fragilité" de Marine Le Pen, mettant en garde contre "sa capacité de rebond".
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