Présidentielle 2022 : l'inquiétude gagne du terrain chez les macronistes
À six mois de l'élection présidentielle, et alors qu'Emmanuel Macron n'est pas encore officiellement candidat, certains commencent à s'inquiéter au sein de la majorité.
C'est la petite musique qui monte chez les macronistes : "Gare aux sondages, gare à l'excès de confiance". Car le ticket d'accès au second tour risque d'être très bas, en raison de la multiplication des candidatures et de la versalité de l'électorat. "Éric Zemmour, Marine Le Pen, le candidat LR... On ne sait pas avec qui on va jouer", soupire un ministre qui se place dans la catégorie des pessimistes. Comme deux poids lourds de la majorité : Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, et François Bayrou, le patron du MoDem. Tous deux jouent actuellement les lanceurs d'alerte auprès du président.
Pas d'euphorie donc, au point qu'un macroniste de la première heure souhaiterait, mi-sérieux mi-goguenard, un sondage donnant Emmanuel Macron éliminé dès le premier tour, pour créer un électrochoc.
Trois raisons à cette inquiétude
D'abord car certains sont déjà en guerre pour les places, dans l'équipe de campagne et pour les législatives surtout. Les députés sont déjà dans leur circonscription pour préparer leur réélection, des ministres cherchent des points de chute. Cela se bouscule notamment en Île-de-France.
Ensuite car difficile à ce stade de savoir quel sera le thème majeur de la campagne : le pouvoir d'achat, dont on parle beaucoup en ce moment ? La sécurité, l'identité, l'immigration ? L'environnement ? La situation sanitaire, en cas de nouvelle vague ?
Enfin en raison du tempo : Emmanuel Macron n'est pas encore candidat, c'est logique pour un président sortant, mais cela représente jusqu'à l'élection "un long faux-plat à gérer" selon l'expression d'un député.
Une double réflexion en cours
Sur le fond d'abord, pour identifier le thème de préoccupation majeure des Français : "Celui qui le capte gagne la présidentielle", pour un fidèle macroniste. Et sur la forme : quand Emmanuel Macron doit-il se déclarer ? "Soit très tard, soit très tôt", dit un ministre. Et dans ce contexte, l'option "très tôt", autrement dit avant Noël, gagne du terrain. Un conseiller donne le ton : "S'il baisse dans les sondages, on se tient prêt à n'importe quel moment".
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