Plan loups : la difficile équation du gouvernement pour concilier protection du loup et élevage

La population de loups augmente en France. Une bonne nouvelle pour la biodiversité, nettement moins pour les éleveurs. Le gouvernement réunit mercredi matin les parlementaires de la majorité pour en discuter, c'est l'info du brief.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un loup du parc du Thot, le 6 février 2023, photo d'illustration. (PHILIPPE GREILLER / MAXPPP)

Le nouveau plan loups sera présenté lundi prochain par la préfète en charge du dossier mais une trentaine de parlementaires de la majorité présidentielle, remontés contre le canidé, ont rendez-vous mercredi 13 septembre au ministère de l'Agriculture.

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Autour de la table, il y aura le ministre Marc Fesneau, et son collègue de la transition écologique Christophe Béchu. Les deux ministres doivent concilier des intérêts inconciliables : continuer à protéger le loup. "Il y en a un peu plus de mille, c'est pas non plus des milliers", dit-on au ministère de l'Écologie. Selon la dernière estimation officielle, il y a 1104 loups en France. C'est donc une espèce qui reste "très protégée", mais il ne faut pas non plus mettre en "danger de mort" la filière élevage. "Danger de mort", ce sont les mots du ministère de l'Agriculture.

Protéger à la fois l'espèce et l'agriculture

Qui dit loup, dit attaques de troupeaux. Ces dernières années, plus de 12 500 brebis ont été tuées par des loups. Les loups gagnent du terrain : ils sont présents dans 55 départements, et sont arrivés dans la Sarthe depuis quelques jours. Des moutons, et même des vaches, sont ciblés quasiment toutes les nuits par des meutes quelque part en France. Une situation qui provoque détresse et colère des agriculteurs, et met les élus sous pression. 

Toute la difficulté du futur plan loups sera de protéger à la fois l'espèce et l'agriculture. Les arbitrages sont toujours en cours. D'un côté le ministère de l'Écologie se réjouit que le nombre de loups augmente, preuve que la protection de l'espèce fait ses preuves. De l'autre, le ministère de l'Agriculture juge la situation intenable, avec des éleveurs exaspérés, qui ne dorment pas de la nuit pour surveiller leur troupeau. Une première version du plan, jugée trop pro-loup, a été jetée à la poubelle au début de l'été. Le nombre de tirs autorisés contre les loups va augmenter, en proportion de la hausse de la population : 209 loups peuvent théoriquement être abattus cette année. Rien ne dit que ce sera suffisant pour calmer la colère agricole : la FNSEA réclame une limitation drastique à 500 loups en France. "Ça c'est impossible, tranche un conseiller du ministère de l'Écologie, on doit faire du 'en même temps' sur le loup avec le risque de ne satisfaire personne."

"L'honneur d'avoir un ministre"

Olivier Véran ira à Beaucaire, dans le Gard, vendredi 15 septembre, à la veille des universités de rentrée du Rassemblement national qui se dérouleront également dans la ville. Cette commune est dirigée par le RN depuis 2014. Le porte-parole du gouvernement ira échanger avec des habitants dans le cadre de la Journée mondiale de la démocratie. "Venir la veille d'un meeting de Marine Le Pen, c'est original mais bienvenu, ironise le maire de Beaucaire, Julien Sanchez. On veut bien des subventions. Cest la première fois en neuf ans qu'on a l'honneur d'avoir un ministre et il ne vient même pas me voir à la mairie". Olivier Véran prévoit d'autres visites dans des villes RN après les élections sénatoriales de fin septembre.

 

 

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