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Marine Le Pen prépare sa mise en retrait du RN

À la rentrée, Marine Le Pen prévoit de céder son fauteuil de présidente du RN en vue de la présidentielle. La candidate à la présidentielle prépare déjà sa succession.

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La présidente du Rassemblement national au siège du parti à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 29 janvier 2021 (THOMAS SAMSON / AFP)

Il ne s’agira que d’une succession temporaire. C’est en tout cas le sens du  texte qui a été présenté la semaine dernière au bureau national : une modification des statuts du RN qui permettra à Marine Le Pen de se mettre en retrait de la présidence pour un an maximum, avec récupération automatique de son fauteuil à l’issue de la période de retrait. La réforme doit être votée au congrès qui se réunira début juillet à Perpignan.

En quittant la tête de son parti, Marine Le Pen veut mettre toutes les chances de son côté. C’est désormais une habitude lors de la campagne présidentielle : chaque candidat assure être au-dessus des partis, la présidente du RN ne fera pas exception. Elle l’avait d’ailleurs déjà fait dans l’entre-deux tours en 2017. Cette fois, la période de retrait sera plus longue. D’autant que son parti souffre d’une mauvaise image dans l’opinion, jugé "raciste" ou "dangereux" par une partie des Français selon plusieurs sondages. Marine Le Pen espère donc se libérer de ce carcan.

Deux hommes pour un fauteuil

C’est le premier vice-président du parti qui assurera l’intérim, Marine Le Pen le choisira à l’issue du congrès de juillet, avec aussi en tête le score réalisé par chaque cadre lors du vote des adhérents. En interne, deux noms circulent : il y a d’abord le favori, Jordan Bardella, qui "aime les histoires d’appareil. Et puis il a du temps, il est député européen !" rigole un élu régional.

D’un autre côté, Louis Aliot ne cache pas qu’il pourrait lui aussi être intéressé. Certains de ses amis l’y poussent. L’ancien député a 30 ans d’ancienneté au parti, pour lequel il a occupé quasiment tous les postes, il a aussi l’atout d’être maire d’une ville de plus de 100 000 habitants, Perpignan. Alors s’agit-il seulement de montrer à Jordan Bardella que tout n’est pas gagné d’avance, ou encore de faire une démonstration de démocratie interne ? En tout cas Louis Aliot sortira un livre la semaine prochaine, Impossible n’est pas français, une sorte d’autobiographie qui retrace sa conquête de Perpignan, décrivant une stratégie qui pourrait aussi servir à Marine Le Pen. Un homme politique sort rarement un livre pour devenir président de parti par intérim. Louis Aliot voit sans doute déjà bien plus loin.  

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