Malgré les crises énergétique et environnementale, les écologistes à la peine
Alors que l’écologie n’a jamais été autant au cœur des préoccupations des Français, les écologistes peinent à élargir leur socle électoral. Comment parler d’écologie, notamment aux campagnes ? c’est une préoccupation au sein du parti Europe Ecologie Les Verts.
Sans même trop caricaturer, voici le portrait-robot d’un électeur EELV : un actif plutôt aisé, urbain et diplômé. Le vote écologiste reste particulièrement faible en dehors des grandes villes, les résultats des législatives de juin 2022 l’illustrent assez clairement : sur 23 députés du groupe écologiste, seuls trois viennent de circonscriptions rurales.
Le constat est rude pour les écolos : dans les campagnes, le Rassemblement national rafle souvent la mise. EELV reste un parti de citadins.
Comment inverser la tendance ?
La question a été au cœur de tables rondes lors des journées d’été des Verts, fin août. Aucune solution miracle n’existe, d’autant que le sujet fait débat au sein même des écologistes. Certains préfèrent une approche très radicale, pour galvaniser les militants : imposer le débat, c’est la stratégie de Sandrine Rousseau, qui lance à peu près une polémique nationale par semaine. D’autres théorisent des stratégies qui restent encore inaudibles dans les campagnes : parler de la protection de la nature, des relocalisations, du retour du rail ou des services publics, aujourd’hui, cela ne fonctionne pas.
La faute probablement à des représentants écologistes qui sont rarement issus des campagnes : difficile pour les électeurs de s’identifier à eux. Il y a une communication encore trop clivante : "Parler de décroissance, ça flatte les convaincus mais vous perdez les classes populaires", déplore un important cadre EELV. En interne, certains élus alertent sur la vision parfois idéalisée de la ruralité de la part des écologistes. Le discours sur la chasse, également, coupe les Verts d’une partie de la population.
Dilemme
En fait le débat en coulisses chez les Verts est assez simple : les Français ont de plus en plus conscience de l’urgence climatique. Les écologistes doivent-ils adoucir leur récit pour les accompagner ou rester à l’avant-garde radicale quitte à perdre les Français les moins sensibilisés ?
Personne ne peut trancher pour l’instant, mais c’est en partie ce débat qui sera au cœur du prochain congrès des Verts en décembre prochain.
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