Législatives 2024 : les LR veulent à nouveau tenter d'exclure Éric Ciotti et luttent contre la confusion sur le terrain

Les membres des Républicains anti-Ciotti veulent à nouveau essayer d'exclure leur président Éric Ciotti, dont la position, disnet-ils, brouille les pistes depuis le 12 juin. Si par deux fois, les bureaux politiques - ignorés par le président du parti - n'ont pas abouti, le troisième peut potentiellement se tenir mercredi.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Éric Ciotti sort de sa permanence de Nice après avoir reçu des militants, le 14 juin 2024. (FRANCK FERNANDES / MAXPPP)

Les LR hostiles au pacte passé par Éric Ciotti avec le RN le 12 juin ont tenté deux fois d'exclure le président de leur parti. Ils aimeraient convoquer un troisième bureau politique rapidement, si possible mercredi 19 juin, pour à nouveau essayer d'exclure leur président, alors que la justice a suspendu les deux premières exclusions, qui n'étaient pas conformes aux statuts.

Cette fois, c'est un quart du conseil national, le parlement du parti, qui réclame officiellement un bureau politique au président du mouvement, au "président fantoche" rectifie un cadre LR. Éric Ciotti est tenu de l'organiser, mais rien ne dit qu’il le fera aussi vite que ses opposants internes le souhaitent. Statutairement, il a huit jours pour le convoquer. Mais le but est encore et toujours de lui mettre "une pression maximale".

Confusion sur l'étiquette des candidats

En attendant, il y a la campagne sur le terrain. Avec une question cruciale pour les électeurs : comment s'y retrouver entre les vrais LR et les faux LR ? Les anti-Ciotti assurent avoir la garde du logo LR, car ils ont la main sur la commission d'investiture - seule instance habilitée à désigner les candidats - qui a investi quelque 400 candidats. La soixantaine de pro-Ciotti contournent l'obstacle en mettant les photos d'Éric Ciotti et Jordan Bardella sur les tracts et affiches. Ils ont ajouté la formule "Républicains à droite", ou "à droite" tout court, ainsi que la mention "soutenu par le RN" avec le logo du parti à la flamme. "Je dis que je suis pour Bardella Premier ministre, ça clarifie tout de suite", confie un candidat pro-Ciotti.

Pour autant, le logo LR n'est pas un moyen pour reconnaître à tous les coups les candidats LR anti-RN. Annie Genevard, la nouvelle patronne des LR anti-Ciotti a bien mis le logo LR sur son affiche, Laurent Wauquiez, qui veut redevenir député, l'a aussi apposé sur ses tracts. D'autres entrants potentiels utilisent le logo, mais pas tous. "Je ne prends pas le risque vu le contentieux juridique", confie un candidat.

Contourner l'appellation LR tant que le président est là

Du côté des députés LR sortants, nombreux sont ceux à gommer toute référence au parti. Aurélien Pradié, par exemple, a des affiches avec juste écrit "une voix forte pour le Lot". Certains de ses collègues se présentent comme "la droite républicaine", ou "candidat de la droite et du centre" à cause du "flou" provoqué par Éric Ciotti. "Je remettrai le logo LR quand Ciotti aura dégagé", tranche une sortante. Beaucoup font campagne uniquement sur leur nom, avec leur ancrage local en bandoulière. Cette tendance à mettre le logo dans sa poche n'est d'ailleurs pas nouvelle : en 2022 déjà, nombre de LR ne mettaient pas en avant leur parti, pas forcément très vendeur après le crash de Valérie Pécresse à la présidentielle. Mais aujourd'hui, les électeurs de droite sont "paumés", avoue un candidat à sa réélection qui ne mentionne pas LR sur ses tracts. Il est obligé de préciser dans les discussions "je suis LR anti-Ciotti".

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