Législatives 2022 : à deux jours du premier tour, le MoDem prépare sa place dans la future majorité
Le parti centriste se projette dans une Assemblée nationale où le mouvement présidentiel n'aura pas la majorité. Le mouvement de François Bayrou ambitionne donc d'être un groupe charnière et de peser sur certains textes.
Viser déjà le coup d'après : c'est la stratégie du MoDem à deux jours du premier tour des élections législatives. Le parti de François Bayrou commence déjà à poser les jalons de sa place dans la futur majorité. Pour semer ses petits cailloux, le MoDem part d'une prédiction : Emmanuel Macron n’aura pas la majorité à lui seul, contrairement à 2017.
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Une pression amicale sur le gouvernement
Le parti espère donc bien jouer non pas les supplétifs mais les charnières, c'est-à-dire le groupe qui détient la clé de la majorité. D’ailleurs, François Bayrou le prophétisait déjà mercredi 8 juin dans La Provence. Dans une interview, il annonçait "un rôle encore plus déterminant" pour le Modem, arguant que "l’obtention de la majorité peut vraiment se jouer à touche-touche". Un député MoDem traduit, évoquant l'espoir d'obtenir entre 60 et 70 élus.
"On ne compte pas faire de la figuration."
Un député Modemà franceinfo
Les membres du MoDem se sont déjà positionnés sur certains sujets. Ils ont, par exemple, publié une tribune, dans Le Journal du Dimanche le 5 juin, pour faire du chèque alimentaire - qui est dans les cartons du gouvernement - un dispositif en faveur de produits sains. La quasi-totalité des députés centristes, dont leur président Patrick Mignola, l'ont signée. "On défend l’idée sur le fond, mais c’est aussi un avant-goût de ce qu’on compte faire dans les cinq années à venir", prévient un signataire. En clair, ils comptent exercer une pression amicale sur le gouvernement.
François Bayrou le dit lui-même : il a l'intention "d'imposer des idées". Il faut donc s’attendre à voir revenir dans le débat la proportionnelle, le vote par correspondance, etc. "On ne va rien lâcher", assure un cadre du MoDem, qui précise aussi que le parti de François Bayrou compte bien obtenir davantage que les deux postes actuels au gouvernement.
Horizons et Les Républicains en embuscade
Certains macronistes répondent au MoDem que le parti se fait des illusions sur son importance. "Ils ne peuvent pas être les frondeurs de Macron. Ils n’existent que parce qu’on leur fait de la place", lâche un cadre. "De toute façon, ils aboient mais ne mordent jamais", veut-il se rassurer.
Le mouvement devra aussi compter avec Horizons, le parti d’Édouard Philippe, qui espère bien lui aussi peser. Reste enfin l’hypothèse d’absence de majorité absolue pour En Marche et ses alliés - MoDem inclus - Dans ce cas-là, il faudra chercher d’autres soutiens et certains chez Les Républicains imaginent bien, à leur tour, jouer le rôle de charnière d’une majorité étriquée. Dans cette hypothèse, cela pourrait coûter encore bien plus cher aux macronistes.
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