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Info franceinfo
EELV lance un Observatoire des violences contre les militants écologistes
L’idée de cet observatoire a germé il y a quelques semaines, à force de recenser les cas de violences dans le monde politique et associatif. Selon EELV, ces violences visent particulièrement militants écologistes, lanceurs d’alertes, agriculteurs ou encore scientifiques… Tous engagés dans la dénonciation de l’effondrement de la biodiversité.
Rien que ces derniers mois, on dénombre un certain nombre de faits. En février, Paul François, un agriculteur qui s’est élevé contre Monsanto, a été capturé, ficelé, menacé à son domicile. En mars, la voiture de Morgan Large, journaliste travaillant sur l’agrobusiness en Bretagne, a été sabotée. C’est la deuxième fois en deux ans. Il y a aussi cette patronne d’ONG, victime d’une tentative d’intimidation dans son propre jardin ou ces déplacements politiques sous protection policière.
À chaque fois, les menaces ou les actes s’amplifient, selon les écologistes qui y voient le signe que leur discours dérange les intérêts politiques et économiques. Un cadre EELV décrypte : "Ce n’est pas un hasard, plus la question climatique se pose et plus on va nous rendre responsables de la dénoncer."
Une dénonciation de l'attitude du gouvernement face aux écologistes
Cet observatoire écologiste a deux objectifs : d’abord documenter les faits de violences contre les militants écologistes, une manière de leur donner une visibilité dans le débat public. Un rapport annuel est prévu. Un préalable à une sensibilisation du plus grand nombre. Le deuxième objectif, c’est l’accompagnement juridique et psychologique des victimes.
Derrière ce projet, on retrouve la patronne d’EELV, Marine Tondelier, et le sénateur du Rhône Thomas Dossus. Des responsables écologistes qui s’inquiètent de ces faits et qui dénoncent au passage la manière dont l’action écologiste est régulièrement stigmatisée par l’exécutif. Ils s'inquiètent de l'utilisation par Gérald Darmanin du terme "d’éco-terrorisme", et dénoncent aussi le maintien de l’ordre aux bassines de Sainte-Soline.
L’état-major du parti affirme que la violence provient "d’abord des forces de l’ordre contre les écologistes mais pas du fait des écologistes". Selon eux, tout ce contexte engendre une libération de la parole violente à l’égard de l’écologie, et par ricochet à l’égard des militants.
C’est ce message que Marine Tondelier avait porté à Matignon quand elle avait rencontré Elisabeth Borne début avril. Faute de réponse jugée satisfaisante des pouvoirs publics, EELV veut donc organiser lui-même le recensement des faits de violences. Cet observatoire sera officiellement lancé en juin et doit rassembler associations écologistes et activistes du climat.
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