Ils et elles vont faire 2020. Martine Aubry, la dernière baronne socialiste
La maire de Lille, candidate à un quatrième mandat, espère sauver l'une des dernières citadelles municipales socialistes.
Martine Aubry va peut-être permettre au Parti socialiste de sauver les meubles, en mars prochain, en conservant l'un de ses derniers bastions municipaux : le beffroi de Lille, en rose depuis près d'un siècle, et qu'elle occupe depuis maintenant 18 ans. Elle avait pourtant promis de passer la main : "Si je suis élue en 2014, ce sera mon dernier mandat", promettait l'ancienne ministre du Travail il y a six ans. Sauf qu'aucun successeur n'a émergé. Et surtout, son ancienne directrice de cabinet Violette Spillebout s'est lancée sous la bannière de La République en marche.
Pas question pour Martine Aubry de laisser son ancien bras droit prendre la mairie sous les couleurs de ce président qui la hérisse. "Macron, comment vous dire... Ras le bol ! Je supporte de moins en moins à la fois l'arrogance, et puis une ignorance de ce que vivent les gens aujourd'hui", taclait-elle en 2015, quand Emmanuel Macron était encore ministre de l'Économie. Cela ne s'est pas arrangé depuis. La maire de Lille ne retient pas ses coups contre ce chef de l'État qu'elle juge beaucoup trop libéral, en témoignent ses récentes critiques contre la réforme des retraites.
"Expérience, énergie, constance, intégrité'
Si elle rempile, c'est donc par devoir, assurait-elle le 13 décembre sur franceinfo : "Je suis candidate à un quatrième mandat à Lille pour une raison extrêmement simple, c'est que je pense qu'on est dans une période difficile dans notre pays. Je pense avoir l'expérience et l'énergie, et surtout peut-être la constance et l'intégrité, pour porter un projet difficile dans un pays qui va mal".
Et les sondages lui donnent de bonnes raisons d'espérer : 30% d'intentions de vote au premier tour, loin devant ses concurrents EELV et En Marche, selon un sondage Ipsos Sopra-Stéria pour franceinfo, France Bleu, et La Voix du Nord, et 65% des Lillois interrogés qui jugent son bilan "bon" ou "excellent".
Ses adversaires estiment que ce serait le mandat de trop pour Martine Aubry, qui aura 75 ans en 2026. Cette élection sera peut-être sa plus difficile depuis son arrivée dans la capitale des Flandres comme première adjointe en 1995... Mais la fille de Jacques Delors reste aujourd'hui l'une des dernières figures de cette gauche de gouvernement dont la descente aux enfers n'en finit pas.
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