Gabriel Attal nommé Premier ministre : quelles sont ses relations avec les oppositions ?

Comme Élisabeth Borne avant lui, Gabriel Attal n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre va donc devoir soigner ses relations avec les oppositions.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Gabriel Attal nouveau Premier ministre lors de la passation de pouvoir à Matignon avec Elisabeth Borne, le 9 janvier 2024. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

"Toujours les écouter, toujours les respecter", voici la "promesse" de Gabriel Attal aux oppositions sur le perron de Matignon au moment de la passation de pouvoir, mardi 9 janvier. En réalité, il y a un parti qu'il a commencé à travailler bien avant son arrivée rue de Varenne, c'est LR. Le nouveau Premier ministre a des bonnes relations avec Éric Ciotti, le patron des Républicains. En septembre, il s'affiche avec Laurent Wauquiez à Lyon pour parler uniforme, même si l'entourage du patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes assure qu'à part ce déplacement ils n'ont eu aucun autre contact. À l'automne, il invite à déjeuner la numéro 3 de LR, Annie Genevard, spécialiste de l'éducation. Un peu avant Noël d'ailleurs, quand elle revoit celui qu'elle qualifie de "jeune vieux briscard" pour parler de sa mission parlementaire sur l'apprentissage de la lecture, elle lui fait cette boutade prémonitoire "ne pars pas à Matignon !", car elle voyait d'un bon œil son action rue de Grenelle.

Dès 2022, Gabriel Attal conviait des députés LR en tête à tête à Bercy. L'un d'eux raconte que Gabriel Attal le sondait à chaque fois sur l'état du pays, sur telle ou telle mesure... "Il est malin, confie ce député, il a vu des LR sans avoir de texte à nous faire voter !" Bref, il a fait de la politique. Un autre assure que Gabriel Attal voulait "comprendre ce qui se passe à droite". Ça peut toujours servir... Une relation à géométrie variable avec la droite car certains LR ne le connaissent pas du tout.

Les réactions sont donc tantôt bienveillantes, tantôt méfiantes, à l'égard de ce Premier ministre qui plaît aux électeurs de droite. "Il n'élargit pas la majorité", tranche un député LR. "Il a zéro bilan, grince un autre, car il change de ministère tous les ans". Une élue le met au défi : "s'il veut nos voix, il devra mouiller la chemise et accepter nos propositions".

Pas de liens étroits avec la gauche

Gabriel Attal a beau avoir été socialiste, il n'a manifestement pas cultivé de liens étroits avec la gauche. Boris Vallaud, patron du groupe PS à l'Assemblée, n'a jamais eu de contact particulier avec Gabriel Attal, "peut-être conscient d'avoir plus en commun avec LR qu'avec un ancien camarade", griffe-t-on côté PS. Avec la cheffe de file des écologistes au palais Bourbon Cyrielle Chatelain ça sera aussi la "découverte".

Gabriel Attal ayant été ministre des Comptes publics au début du second quinquennat d'Emmanuel Macron, ce poste a été l'occasion de beaucoup échanger avec des députés de l'opposition. En dépit de leurs désaccords politiques irréconciliables, le président insoumis de la commission des finances dit du bien de Gabriel Attal. Éric Coquerel le trouve "assez impressionnant" car il "apprend très vite", et n'est "pas double-jeu". Des LR ont noué avec lui des "relations de confiance malgré les divergences" en discutant finances. Un élu RN trouve même "agréable" de ferrailler avec Gabriel Attal qui n'est "jamais dans l'insulte". Cela se complique avec cette députée verte : "Attal défend des orientations libérales et anthracologiques, donc il n'y a pas d'espace pour construire des convergences avec lui".  Cruel rappel : Gabriel Attal a beau arriver à Matignon avec une bonne cote, ça ne fait pas une majorité.

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