"Un grand coup de balai" : l'option d'un gouvernement "resserré" évoquée par Emmanuel Macron et Gabriel Attal

L'objectif est clair : tenir le premier Conseil des ministres d'ici la fin de semaine. Pour cela, il faut boucler le casting, et les questions sont pour l'instant plus nombreuses que les certitudes.
Article rédigé par Paul Barcelonne - édité par Théo Uhart
Radio France
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Gabriel Attal et Emmanuel Macron le 1er septembre 2023 à Orange, dans le Vaucluse. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)

Une première journée les pieds dans l'eau. Juste après sa passation avec Elisabeth Borne, à qui il a succédé à Matignon, Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre, s'est rendu dans le Pas-de-Calais, au chevet des sinistrés et des victimes des inondations à qui il a promis "au moins 50 millions d'euros" pour la reconstruction d'équipements publics et "la suppression de la double franchise pour les ménages et les entreprises". Puis, Gabriel Attal est retourné à l'Elysée pour travailler à la composition du nouveau gouvernement avec Emmanuel Macron.

Quels seront les nouveaux visages ? Qui prendra quel maroquin ? C'est autour d'un dîner à l'Elysée, en tête-à-tête, que le nouveau locataire de Matignon et le président ont planché sur le casting du nouveau gouvernement. Au menu : l'option d'un gouvernement "resserré" autour d'une quinzaine de ministres de plein exercice. Mais attention, la formule est une vieille marotte des remaniements, une promesse rarement tenue. "Passé l'effet wahou, tout commence maintenant", affirme un député macroniste pour qui, "ça va dégager" : "Un grand coup de balai, quitte à ce qu'il n'y ait plus de secrétaires d'Etat !"

D'autres tractations sont attendues ce mercredi via "des échanges nourris", comme le dit Matignon. D'ailleurs, l'agenda d'Emmanuel Macron comme celui de Gabriel Attal sont presque vides, entièrement consacrés à ce casting gouvernemental : le Conseil des ministres a notamment été annulé. L'objectif est affiché : il faut qu'il ait lieu, avec une nouvelle équipe, avant la fin de la semaine.

Une certitude : Darmanin reste à Beauvau

Sur le nouveau casting gouvernemental, il y a toutefois déjà au moins une certitude : Gérald Darmanin va bien rester en poste au ministère de l'Intérieur. C'est donc un des poids lourds du gouvernement qui est conforté, même s'il a été fragilisé par le vote douloureux de la loi immigration. Le cas Darmanin a d'ailleurs été traité en direct par Emmanuel Macron : les deux hommes ont longuement échangé au téléphone mardi et "le président lui a réaffirmé sa confiance", indique l'entourage du ministre à franceinfo, qui assure que Gérald Darmanin souhaitait rester place Beauvau, affirmant ne pas vouloir se dérober, en "homme d’honneur et de devoir".

"D'où je viens, on aime bien terminer ce qu’on fait", lançait-il face aux journalistes. De quoi faire siffler les oreilles de Gabriel Attal, car cela peut sonner comme un premier défi, ou plutôt comme une première atteinte à l'autorité du nouveau chef du gouvernement.

"Ça va être une guerre de tranchées"

Mais il reste quelques cas difficiles à trancher. Quelle place par exemple pour Bruno Le Maire, le ministre de l'économie depuis sept ans ? Quelles places aussi pour les tenants de l'aile gauche, après que certains ont fait part de leurs états d'âme, et même menacé de démissionner lors du vote de la loi immigration ? "Ça va être une guerre de tranchées", prédit un conseiller de l'exécutif. C'est dire l'ampleur du chantier pour Gabriel Attal.

L'Élysée parle de lui comme le "poulain", visage de cette "génération Macron". Et cela dit peut-être quelque chose des profils potentiels des nouveaux entrants au gouvernement. Certains plaident en effet pour promouvoir de jeunes députés Renaissance. Et puis, autre question en suspens : qui pour récupérer l'Education nationale ? Jamais jusqu'ici, un Premier ministre n'a concilié Matignon et l'Education. Mais pour l'entourage du président, ce scénario est impossible.

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