Élections européennes : une hypothétique coalition entre LR et la macronie empoisonne la fin de campagne de François-Xavier Bellamy
"Cette crise politique ne se résoudra pas par une coalition entre la droite et Emmanuel Macron, jamais !", insiste François-Xavier Bellamy, dimanche 2 juin sur BFM. La droite ne facilite pas la tâche de sa tête de liste. Alors que LR devrait avoir un seul objectif ces jours-ci - faire un bon score aux élections européennes après la présidentielle catastrophique de 2022 - l’après 9 juin agite déjà les esprits, autour d'une éventuelle coalition entre Emmanuel Macron et un Premier ministre LR.
Tout le monde ne serait pas partant chez LR. Loin s'en faut. Il y a 50 nuances de droite, depuis les opposants les plus résolus jusqu'à ceux qui verraient dans une coalition le moyen pour LR de se remettre en selle. Ainsi Laurent Wauquiez, qui vise la présidentielle de 2027, est hostile à toute coalition, mais Gérard Larcher ne fait pas vraiment taire les spéculations. Quant à Éric Ciotti, il se pose en adversaire de la macronie mais ne dit pas "jamais de la vie". "Je n’arrive pas à savoir ce qu’il pense", avoue un dirigeant LR. Un autre glisse : "Je ne dis pas que la possibilité d’être ministre de l’Intérieur ne suscite pas un léger frisson chez Ciotti mais il sait que c’est impossible", renvoyant tout ça à des "rumeurs" alimentées par les "sarkozystes".
Risque d'un coup pour rien
En parallèle, LR agite la menace d'une motion de censure, ce qui rend l'histoire d'autant moins compréhensible. Sauf pour ceux qui voudraient renverser le gouvernement - à l'automne - sur les questions budgétaires, histoire de contraindre Emmanuel Macron à donner les clés à la droite. "Avant l'automne, il ne se passera rien", pronostique donc une dirigeante LR. Mais globalement, tout ça provoque du scepticisme à droite : d'abord parce que rares sont ceux qui imaginent Emmanuel Macron s'infliger une coalition, et ensuite parce que les députés LR n'obéissent pas comme un seul homme. La majorité ne serait donc pas assurée.
Aux yeux de certains macronistes, une coalition permettrait peut-être de retrouver de l'oxygène, mais d’autres alertent face au risque de perdre au passage des députés de l'aile gauche. La crainte du "coup pour rien" existe. Et ce poids lourd du gouvernement avance un autre argument anti-coalition : "Si on fait moins de 20% aux européennes et que LR fait 7%, une alliance des éclopés est inenvisageable, les Français y verraient un bras d’honneur".
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