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Débat Covid-19 au Parlement : les oppositions boycotteront le vote

Pas d’union nationale après les annonces d’Emmanuel Macron. Les oppositions, unanimement remontées contre l’exécutif, ne participeront pas ce matin au vote à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre Jean Castex dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris le 1er avril 2021 (THOMAS COEX / AFP)

Au lendemain des nouvelles mesures annoncées par le chef de l'État contre le Covid-19, l’opposition parle d’une seule voix, et ce qui est notable, c’est que le même argument de fond est martelé par des gens très différents. Gérard Larcher, président du Sénat, issu des Républicains, le dit dans Le Parisien / Aujourd'hui en France : "On a l’impression d’un président seul. On vit dans une République des Oracles. Jamais on n’a atteint ce niveau de verticalité sous la Ve République."

"On ne peut pas continuer comme ça, poursuit le président du Sénat. J’appelle à un changement de méthode." À l’opposé du spectre politique, le communiste Fabien Roussel pointe "les péchés d’orgueil" d’Emmanuel Macron, qui "annonce une stratégie en octobre - le seuil des 5 000 contaminations -, puis en change tout seul."

Toujours ce reproche de la solitude dans la décision, que l'on retrouve aussi chez les centristes, de l'UDI, par exemple, ou du groupe Libertés et Territoires. Le député François-Michel Lambert par exemple : "La décision d’un homme seul a fait perdre des semaines précieuses de lutte contre la pandémie. Un pari perdu qui se transforme en vies perdues." Et en comptes à rendre à l'issue de la crise, prévient Jordan Bardella, du Rassemblement national.

Boycott des oppositions

Autant dire que le débat s'annocne houleux à l'Assemblée nationale. Début des hostilités à 9h, avec une déclaration de Jean Castex suivie des prise de parole des neufs présidents de groupe présents à l'Assemblée. Chez les non-inscrits, c'est Marine Le Pen qui parlera, pour cinq minutes. Tout cela prendra deux heures.

Après cette mise en bouche viendra le temps du débat, puis du vote. Mais ce qui va se passer quand le président de séance appellera le scrutin, c’est que les oppositions vont quitter l’hémicycle. Un à un, les députés sortiront de la salle. Une position arrêtée tard hier dans la nuit, à 23h par Les Républicains, une demi-heure avant par les socialistes.

Les oppositions ont donc répondu favorablement à l’initiative lancée par les communistes : boycotter un "simulacre de débat", le mot qui fleurit depuis hier dans toutes les bouches. La majorité - En Marche, Agir, Modem - restera seule en séance pour voter, unaniment on imagine, le plan gouvernemental.

À 15h, même cérémonial au Sénat. Là aussi des sénateurs ne participeront pas au vote, les communistes et socialistes par exemple. La droite, majoritaire au Palais du Luxembourg, dispose des voix nécessaire pour mettre en échec l'exécutif. Cela n’aura valeur que de symbole, en vertu de l’article 50-1 de la Constitution.

À l’issue de cette journée, il restera une leçon à tirer : que le débat n’est plus sanitaire mais bien éminemment politique. Et pour la droite, c’est Emmanuel Macron qui en est responsable, en installant l’idée du bras de fer avec le Conseil scientifique.

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