Catherine Vautrin reçoit Patrick Stefanini et Claude Évin pour parler aide médicale d'État

Le gouvernement attend la décision du Conseil constitutionnel sur la loi immigration jeudi. En parallèle, il planche déjà sur le sujet sensible de l'aide médicale d'État.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
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Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, le 18 janvier 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, reçoit jeudi 25 janvier Patrick Stefanini et Claude Évin, les auteurs du rapport sur l'aide médicale d'État, commandé à l'automne par Élisabeth Borne. Ils vont présenter leurs travaux à la ministre. L'objectif du gouvernement reste d'avancer assez vite, puisque c'était un engagement de l'ancienne Première ministre vis-à-vis de LR, dans le deal sur la loi immigration. Son successeur Gabriel Attal s'est engagé à le respecter. Il en a été question quand les dirigeants de la droite ont vu le Premier ministre la semaine dernière. Ils en sont ressortis mitigés car il n'a "rien rien rien spécifié, ni sur le calendrier, ni sur le fond", confie-t-on côté LR.

Et pour cause, c'est un débat explosif au sein de la majorité. "C'était un sujet sensible avant le remaniement et ça reste un sujet sensible", admet un conseiller de l'exécutif, entre l'aile droite qui applaudit - "heureusement qu'on va tenir parole" - et l'aile gauche qui a des sueurs froides en entendant "réforme" et "AME" dans la même phrase. "Ça va être un gros problème si on y touche", prévient un député, échaudé par la loi immigration, même si une de ses collègues qui a voté contre se dit sereine : "si on revoit juste un peu le panier de soins sans toucher au principe de l'aide médicale d'État, ça ne me gêne pas".

Une base de travail

Le rapport Evin-Stefanini, qui n'a "pas été commandé pour caler un meuble", explique un ministre mais bien pour servir de base de travail, réaffirme "l'utilité" de l'AME, tout en proposant quelques adaptations, comme retirer cette aide aux clandestins expulsables pour cause de troubles à l'ordre public. Les adversaires d'une réforme trop radicale ne manquent pas d'arguments puisque des soignants sont montés au créneau, mais aussi le président du comité d'éthique, Jean-François Delfraissy, qui a mis en garde contre toute réforme "substantielle" qui serait "un non-sens médical et économique".

De son côté la droite pousse pour un remplacement de l'aide médicale d'État par une aide médicale d'urgence. Un ministre est formel : "Le débat n'est pas pour ou contre l'AME, c'est tranché on est pour mais on peut discuter de quelques adaptations". Un député MoDem s'en amuse : "Les LR vont avoir des surprises si on s'en tient au rapport car ça voudra dire qu'on renforce l'aide médicale d'État !". Ses auteurs suggèrent par exemple de lutter contre le "non-recours" en organisant un bilan de santé à l'arrivée en France car la moitié des bénéficiaires potentiels ne demandent pas l'AME. Le risque avec cette réforme est de faire des déçus : à droite si le gouvernement ne va pas assez loin. Ou dans la majorité si le gouvernement va trop loin.

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