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Vers une augmentation des salaires dans les PME et TPE en 2022

Alors que la main d'oeuvre fait défaut, les petits patrons craignent de ne pas pouvoir embaucher ou retenir leurs meilleurs éléments au moment où la machine économique repart. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un bulletin de paie. (CLAUDE PRIGENT / MAXPPP)

Un patron de TPE ou PME sur trois envisage une hausse généralisée des salaires dans son entreprise en début d’année prochaine. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises. Un questionnaire a été envoyé à quelque mille adhérents entre mi et fin novembre. Les chiffres sont donc tout frais et traduisent l’angoisse des petits patrons qui sont loin d’avoir les reins aussi solides que les grands groupes : 34% des entreprises interrogées envisagent des augmentations de salaires. Un autre tiers ne prévoit rien. Le reste n’a pas encore pris sa décision.

Les petits patrons ont peur de ne pas trouver la main d’œuvre au moment où la machine économique repart. La main d’œuvre fait défaut alors que les entreprises ont besoin de réembaucher. Il faut attirer les potentiels futurs employés ou retenir les meilleurs éléments. Les patrons de TPE et PME interrogés craignent particulièrement qu’une entreprise concurrente vienne débaucher leurs salariés en leur proposant mieux. Indépendamment des hausses de salaires prévues, ces entreprises stressées ont déjà pris des mesures pour éviter les départs. Dans la moitié des cas, il s’agit d’améliorer les conditions de travail, en jouant sur les horaires, par exemple, sans parler du télétravail. D’autres outils sont mis en place comme la participation aux bénéfices ou l’épargne salariale.

Des augmentations en rognant sur les marges bénéficiaires

Est-ce que les entreprises ont les moyens ? C’est l’autre enseignement de cette enquête de la CPME : dans les petites sociétés, les hausses de rémunération se feront – dans six cas sur dix – en rognant sur les marges bénéficiaires de l’entreprise, voire en augmentant le prix de vente des produits. Mais cela risque d'entamer les trésoreries d'entreprises déjà fragilisées et, surtout, de compliquer le remboursement des PGE (prêts garantis par l'Etat).

Double conclusion : qui aurait imaginé un jour qu’une crise économique majeure comme celle que nous traversons pousse les patrons à augmenter les salaires pour pouvoir continuer à produire ? et pour le salarié, c’est une formidable occasion de faire jouer la concurrence, mettre en avant ses compétences pour voir son salaire augmenter. Tout simplement : mieux gagner sa vie.

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