Taux d'intérêt : la Fed maintient ses taux élevés aux États-Unis, mais la BCE pourrait les baisser en Europe dès juin

Alors que les taux d'intérêt restent particulèrement élevés aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine estime que ce n’est pas encore le moment de les baisser. Lors de sa dernière réunion, mercredi, elle a décidé de ne pas toucher à sa politique monétaire.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le président de la Fed, Jerome Powell, à la fin de la réunion du Comité fédéral de l'open market, à Washington, le 1er mai 2024. (SAUL LOEB / AFP)

Pour la Réserve fédérale américaine, il n'est pas encore temps de baisser les taux d'intérêt, qui culminent à des niveaux jamais atteints depuis plus de 20 ans : entre 5,25% et 5,5%. Après sa dernière réunion, mercredi 1er mai, elle explique que l’inflation ne baisse pas suffisamment, et pas aussi rapidement que prévu. L’indice des prix à la consommation est même en train de remonter un peu de l’autre côté de l’Atlantique. Avec une inflation située entre 2,7% et 3% aux États-Unis, la "Fed" estime que l’objectif d’une maîtrise à 2% n’est pas encore atteint. Il faut donc continuer de refroidir le moteur économique en laissant les taux d’intérêt à un niveau suffisant pour freiner la circulation d’argent.

Perspectives positives en Europe

Est-ce que cela signifie que les taux d’intérêt vont aussi rester élevés en Europe, et donc pénaliser les ménages qui veulent investir dans leur logement, par exemple ? Normalement non, pour deux raisons. D’abord, contrairement aux États-Unis, l’inflation en Europe est mieux maîtrisée. Nous nous rapprochons de ce fameux niveau idéal de 2%, souhaité par les autorités monétaires. La nette baisse des prix de l’énergie en est la principale explication. Ensuite, la Banque centrale européenne tient à marquer son indépendance vis-à-vis de la Réserve fédérale américaine. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a récemment affirmé que la situation en Europe permettait à la BCE d’agir sur sa propre politique monétaire sans attendre les décisions de la Fed aux États-Unis.

Nous pouvons donc espérer une baisse de taux en Europe assez rapidement. Si tout suit son cours, une baisse des taux d’intérêt chez nous pourrait – devrait – intervenir en juin. L’alignement des planètes est presque parfait pour envisager une telle solution. Concrètement, pour celles et ceux qui ont un projet d’investissement ou souhaitent renégocier à la baisse le coût de remboursement d’un crédit en cours, c'est le moment de tester leur banquier.

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