Pouvoir d'achat : la BCE va-t-elle baisser ses taux d'intérêt, comme l'estime le gouverneur de la Banque de France ?

Dans le "JDD", François Villeroy de Galhau prévoit une baisse des taux d’intérêt en juin prochain. Il s'appuie sur le ralentissement de l'inflation, mais la situation économique reste instable.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les taux d'intérêt vont-ils baisser ? Photo d'illustration. (GETTY IMAGES)

François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, va-t-il un peu vite en besogne ? Il faut prendre en compte la situation économique. Mais il est vrai que depuis des mois, les taux directeurs sont élevés, ils dépassent les 4%. On attend donc une sorte de retour à la normale, pas un retour à des taux très bas, comme on a connu par le passé, mais des taux un peu plus en adéquation avec le niveau de l’inflation. C’est pour cette raison que François Villeroy de Galhau s’avance et anticipe une première baisse en juin prochain de la Banque centrale européenne (BCE), le juge de paix en la matière. "L’instrument des taux d’intérêt a été une arme efficace contre l’inflation", explique-t-il au JDD samedi 13 avril. En rendant l’argent plus cher, la BCE a limité les investissements des entreprises, ralenti les achats immobiliers et stoppé en partie la spirale de l’inflation.

Le gouverneur de la Banque de France estime que "nous sommes en train de gagner la bataille de l’inflation". Ce qui est incontestable, selon l’Insee, l'indice des prix à la consommation est en net ralentissement. En France, il a progressé de +2,3% sur un an au mois de mars, contre +3%, le mois précédent, en février. Et il n’y a pas si longtemps, l'inflation était à plus de 4-5%. Dans ce contexte, il est donc logique que la BCE baisse ses taux. Et cette baisse devrait, selon le gouverneur de la Banque de France, se faire de façon progressive d’ici la fin de l’année. Ce qui concrètement signifiera des taux de crédit moins chers, notamment pour l’immobilier.

Les conséquences des tensions au Moyen-Orient 

Mais la situation économique est instable et c’est bien le problème. Elle est très liée au contexte géopolitique, et l’attaque de l’Iran contre Israël samedi 13 avril pourrait bien rebattre les cartes. Car les tensions au Moyen-Orient risquent de provoquer très vite une nouvelle flambée sur les marchés du pétrole et du gaz. Les tarifs étaient déjà orientés à la hausse, mais avec ces derniers événements, le baril de pétrole pourrait rapidement s’échanger sur les marchés au-dessus de 100 dollars. Ce qui, au passage, promet de faire monter encore le prix à la pompe. Et les tarifs de l’énergie sont une composante très importante de l’inflation. Donc, si l’inflation repart, il n'est pas sûr du tout que les taux d’intérêt baissent.

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