Pouvoir d'achat : l’inflation semble se calmer pour de bon en Europe

La hausse des prix à la consommation dans les vingt pays de la zone euro a été divisée par plus de quatre depuis le record de 10% d’inflation en octobre 2022, quand les tarifs de l’énergie flambaient.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sur un an, en mars 2024, la hausse des prix s’est limitée en France à 2,4%. (JAVIER GHERSI / MOMENT RF)

Rappelons d’abord qu’un recul de l’inflation ne signifie pas une baisse des prix mais un ralentissement de leur hausse. Les prix continuent d’augmenter, mais moins vite. Sur un an, en mars 2024, cette hausse des prix s’est limitée à 2,4% (0.2 point de moins qu’en février), selon les chiffres officiels communiqués par Eurostat, l’organisme de statistiques de la Commission européenne, l’équivalent de notre Insee en France. Un recul nettement plus marqué que ce qu’attendaient les analystes. Le chiffre de mars confirme la tendance observée au cours des derniers mois.

La hausse des prix à la consommation dans les vingt pays de la zone euro a été divisée par plus de quatre depuis le record de 10% d’inflation en octobre 2022, quand les tarifs de l’énergie flambaient. En France, l’inflation est aujourd’hui de 2,3% et en Allemagne, elle vient de redescendre à 2,2%, son niveau le plus bas depuis trois ans. On se rapproche donc du niveau idéal fixé par la Banque centrale européenne.

Un terrain propice à une baisse des taux d’intérêt

Si les prix de l’agroalimentaire restent élevés, ceux de l’énergie baissent progressivement. Leur poids dans l’indice est donc moins lourd. Et puis il y a l’action de la Banque centrale européenne qui, en augmentant les taux d’intérêt au cours des deux dernières années, a contribué à refroidir le moteur. Au prix, c’est vrai, d’une croissance en berne : les taux d’intérêt élevés ont freiné l’investissement, la consommation, et la capacité des ménages à emprunter dans de bonnes conditions. Mais c’était le prix à payer pour enrayer la hausse générale des étiquettes. Le pari en partie gagné.

Cette amélioration de l’inflation envoie un signal positif à la Banque centrale européenne, qui attend encore d’être rassurée sur certains indicateurs avant d’acter pour de bon une baisse des taux. La BCE scrute notamment ce que l’on appelle l’inflation "sous-jacente", c’est-à-dire la hausse des prix corrigée de la volatilité de l’énergie et de l’alimentation. Cet indicateur est jugé plus représentatif. En résumé : repli de l’inflation avec retour vers les objectifs fixés par la BCE, cela forme un terrain fertile pour une baisse de taux. Les analystes tablent sur le mois de juin, quant à la BCE, elle réunit son conseil de politique monétaire le 11 avril et pourrait alors donner quelques indications.

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