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Pourquoi Uber n’en finit pas d’afficher des pertes

Le géant américain des voitures de transport avec chauffeurs, et de livraisons de repas, vient de publier ses résultats pour le deuxième trimestre. Il est toujours dans le rouge alors que l’activité du groupe se porte plutôt bien.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le bâtiment Uber à San fransisco (Californie). (CHINA NEWS SERVICE / CHINA NEWS SERVICE via GETTYIMAGES)

C’est tout le paradoxe. Entre avril et juin, Uber a enregistré une perte nette de 2,5 milliards  d'euros, mais son chiffre d’affaires a approché les huit milliards, dépassant largement les prévisions. Le chiffre d’affaires – le reflet exact de l’activité du groupe – a progressé de 120% pour ce qui est de l’activité VTC (Voitures de transport avec chauffeurs) et de près de 40% pour la branche livraison de repas.

Activité en hausse mais, finalement, le groupe californien perd de l’argent. Cela s’explique par la différence entre ce fameux chiffre d’affaires et le bénéfice. Pour une entreprise, le chiffre d’affaires c’est l’argent qu’elle engrange grâce à son activité, c’est ce qui est enregistré avant le paiement des sous-traitants, des charges et autres frais de fonctionnement. Le bénéfice, c’est la somme qui reste réellement dans les caisses après paiement de toutes les charges, avant impôt. Donc, précisément dans le cas d’Uber le chiffre d’affaires en progression de 120% reflète la hausse de la demande pour les transports et la livraison de repas, mais la perte finale s’explique par des charges trop élevées.

Modèle économique

D’abord, la plateforme américaine a réalisé des investissements hasardeux dans plusieurs entreprises dont la santé financière est chancelante, notamment à Singapour et en Inde. Ensuite, elle doit faire face à des procédures judiciaires dans plusieurs pays pour son refus d’accorder un statut d’employés à ses chauffeurs. Mais sur le fond, structurellement, certains coûts fixes administratifs, les frais généraux, les dépenses d'exploitation (lobbying, marketing, conseils juridiques, etc.) sont plus lourds que dans le cas des sociétés de taxis traditionnelles. C’est cette équation qu’Uber n’a toujours pas réglée.

Le problème se pose d'ailleurs plus ou moins pour d'autres plateformes numériques, comme Netflix dans un autre secteur. Ce qui n’empêche pas les marchés financiers de continuer à croire en l’aventure malgré les pertes enregistrées au deuxième trimestre, l’action Uber a gagné 19% mardi 2 août à la Bourse de New York. Les investisseurs estiment que, malgré les difficultés, l'avenir de l'entreprise n'est pas compromis.

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