Le brief éco. Vous n’échapperez pas à une hausse de l’électricité
Les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter de près de 6%. L'annonce sera faite la semaine prochaine.
5,9% c’est la hausse des tarifs réglementés calculée par la Commission de régulation de l’énergie.C’est elle qui fixe les prix du gaz et de l’électricité.
Jeudi 31 janvier, cette autorité administrative indépendante recevait tous les acteurs du secteur, fournisseur historique et alternatifs, les associations de défense des consommateurs aussi, pour leur présenter la hausse qui sera officiellement annoncée dans une semaine : +5,9% toutes taxes comprises.
Cela représente une hausse de l’ordre de 85 euros par an en moyenne pour un foyer au chauffage électrique. C’est beaucoup et ça tombe mal pour le gouvernement. Edouard Philippe a promis début décembre en plein cœur du mouvement des "gilets jaunes" que les tarifs du gaz et de l’électricité n’augmenteraient pas pendant l’hiver.
Le gouvernement peut refuser d’appliquer cette hausse. Cela s’est fait par le passé, des gouvernements qui n’ont pas répercuté sur les consommateurs des hausses prévues par la commission de régulation de l’énergie. Les gouvernements Fillon puis Ayrault avaient ainsi choisi de geler la hausse des tarifs prévue. Sauf que ça s’est retourné ensuite contre les pouvoirs en place. Aujourd’hui le marché de l’énergie est concurrentiel. Les tarifs réglementés ne concernent que ceux pratiqués par le fournisseur historique, EDF. À chaque fois que le gouvernement a gelé la hausse des tarifs, des fournisseurs alternatifs ont saisi le conseil d’Etat. Et à chaque fois ils ont obtenu gain de cause. Avec derrière un rattrapage rétroactif des hausses prévues pour les clients d’EDF. Cette stratégie n’est donc pas efficace.
Le gouvernement pourrait jouer la montre
Des pistes pour le gouvernement : il peut déjà mettre en avant les mesures prises dans le sillage du mouvement des "gilets jaunes", à commencer par la hausse du chèque énergie et son extension pour aider les ménages le plus modestes à régler leur facture. Il peut aussi jouer sur les taxes. Elles représentent 34% du prix global. Et le gouvernement a déjà reculé sur la hausse prévue de la taxe carburant fin 2018. Mais là cette option n’est pas à l’ordre du jour selon une source au sein du gouvernement.
Et puis le gouvernement peut jouer la montre. C’est l’option a priori retenue. À partir du 1er mars, le gouvernement a trois mois pour faire appliquer à EDF cette hausse des tarifs. C’est la loi. S’il prend son temps, cela nous emmène à début juin. On n’est plus du tout au cœur de l’hiver,le gouvernement a tenu sa promesse et la hausse est appliquée.
La hausse ne s'appliquera qu'aux abonnés à EDF, ce qui représente 25 millions de foyers. Si les tarifs réglementés sont autant au cœur du débat, c’est que 80% des foyers sont encore clients chez les fournisseurs d’énergie dits historiques. Même si 12 ans après son ouverture à la concurrence, le marché de l’énergie est aujourd’hui extrêmement concurrentiel avec une dizaine acteurs, Total et E. Leclerc par exemple se sont lancés l’an dernier dans la vente d’électricité aux particuliers et EDF aujourd’hui perd pas moins de 100000 abonnées chaque mois.
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