Le brief éco. Les richesses méconnues de l’économie maritime
"L’économie bleue" est mal connue et sous-exploitée. Elle pèse pourtant 14% du PIB français.
Au Congrès des maires de France la semaine dernière, il a été beaucoup question du dynamisme économique des communes. Parmi les leviers d’action, on en parle peu, il y a l’économie de la mer. Une ressource qui pourrait profiter à beaucoup d'agglomérations mais elle est malheureusement mal exploitée. Mal exploitée et, surtout, mal connue.
L'économie bleue, c’est le transport maritime, la construction navale, la pêche, notamment. Mais elle est surtout synonyme de développement des territoires, de désenclavement, dont auraient besoin beaucoup de communes qui pourraient profiter du dynamisme qu’offrent les ports français.
Hasard du calendrier, les Assises de l'économie maritime se tenaient au Havre alors que les maires se réunissaient à Paris. L'occasion pour le Premier ministre, Edouard Philippe, d'y présenter les contours d’une nouvelle stratégie portuaire. Une stratégie qui resterait dans le giron de l'Etat et qui serait basée autour d'un axe Dunkerque-Le Havre-Rouen-Paris et Marseille.
Un potentiel méconnu
La France dispose du deuxième espace maritime au monde avec 11 millions de kilomètres carrés de côtes. Notre espace maritime apporte chaque année 270 milliards d’euros à l’économie (six fois le secteur aéronautique, trois fois le secteur automobile). Notre espace maritime, ce sont 820 000 emplois, 14% du PIB français. L'activité maritime ce sont les ports de commerce, de voyageurs, des constructions navales, des transits de et vers l’étranger : 85% des échanges extérieurs de la France passent par les ports. La pêche demeure un point d’achoppement. La France importe aujourd’hui 85% de sa consommation de poissons, le nombre de poissonneries françaises a baissé de a baissé de 20% en 10 ans.
On a trop peu considéré les travaux de Richelieu et, surtout, de Colbert à qui l’on doit la construction de la marine française sous Louis XIV. Aujourd’hui l’activité portuaire stagne : à peine 1% de croissance. L’économiste de la mer Christian Buchet rappelle que l’Empire romain a décliné à partir du moment où il a commencé à perdre la maîtrise du commerce dans l’océan Indien. Un héritage dont se sont détournées au fil des décennies nos différentes administrations. A bon entendeur salut.
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