Le brief éco. L’actionnariat salarié s'offre une nouvelle jeunesse
Dans son intervention à l’Elysée, jeudi, Emmanuel Macron, a vanté les mérites de l'actionnariat salarié. Une forme de rémunération complémentaire des employés. De nombreuses entreprises l'appliquent.
L’actionnariat salarié séduit de plus en plus d’entreprises. Dans son intervention à l’Elysée, jeudi 25 avril, le président de la République Emmanuel Macron a vanté les mérites de cette forme de rémunération complémentaire des employés. Message visiblement reçu. Beaucoup d’entreprises y ont déjà recours, d’autres ont décidé de s’y mettre. Le géant des spiritueux, Pernod-Ricard, entre dans la danse lundi 29 avril en lançant son tout premier plan d’actionnariat salarié. Jeudi, le groupe Danone actait le don d’actions à chacun de ses 100 000 employés.
L’actionnariat salarié consiste à faire entrer les collaborateurs d’une entreprise dans son capital par le biais d’attribution d’actions. Le salarié devient ainsi actionnaire de sa société. Soit l’entreprise lui offre des actions, soit il peut en acquérir à un prix inférieur à la valeur du marché. Le dispositif permet notamment aux jeunes entreprises, qui disposent généralement de ressources limitées, d’attirer des salariés les plus qualifiés. Autre exemple : par le biais de ce système, les salariés du groupe de BTP Eiffage détiennent à ce jour près de 18% de leur entreprise.
Une alternative à l’épargne salariale
L’épargne salariale, c’est ce que versent certaines entreprises à leurs salariés sous forme de primes de participation aux bénéfices. Dans ce cas, on parle aussi de primes d’intéressement. Ces sommes peuvent être investies sur des fonds communs de placement et utilisables généralement après cinq ans. Mais il ne faut pas confondre "participation aux résultats" et "actionnariat salarié".
La participation aux résultats n’engage pas, ou peu, le salarié. Si l’entreprise est bénéficiaire, il en touche les dividendes, un point c’est tout. L’actionnariat salarié va plus loin. C’est en quelque sorte la voie royale car il permet d’accéder à la gestion stratégique de l’entreprise. Le salarié à qui le patron propose de devenir actionnaire se voit confier une participation au conseil d’administration et peut ainsi peser sur les décisions stratégiques. C’est un excellent outil de gouvernance à deux niveaux : pour le salarié, l’implication plus forte dans la gestion change le sentiment d’appartenance à l’entreprise ; pour le patron c’est une pression permanente et visible. La France est championne d’Europe de l’actionnariat salarié. Les employés français détiennent environ 4% du capital de leur entreprise contre moins de 2% en moyenne en Europe.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.