Le brief éco. Grande distribution mondiale : le coup de mou français
Carrefour en baisse mais les géants de la distribution anglo-saxons progressent dans le classement mondial dans le palmarès que publie le cabinet conseil Deloitte.
Les géants de la distribution anglo-saxons progressent dans le classement mondial. C’est moins bon pour les européens, dont le français Carrefour. C’est ce qui ressort du palmarès que publie le cabinet conseil Deloitte. Une enquête importante car elle montre la dynamique du secteur de la grande distribution au niveau international, sachant que les données intègrent désormais les ventes sur internet de chacune des enseignes.
Grande leçon à tirer du classement portant sur l’année 2016 : les Américains s’imposent année après année. Walmart conserve son titre de premier groupe de distribution. Amazon, sixième, gagne quatre places, alors que le français Carrefour, qui était deuxième en 2001, occupe désormais le neuvième rang mondial. Il a perdu deux places en un an. En résumé, les sept premiers sont américains, exception faite de la quatrième place occupée par le propriétaire allemand de la marque Lidl.
Une prédominance américaine qui s'explique
L’enquête de Deloitte met en avant la concentration des grandes enseignes aux États-Unis. L’union fait la force, permet de mutualiser les moyens et, donc, de moindres coûts pour être plus forts sur le marché. Ces concentrations n’ont pas encore atteint leur niveau optimum en Europe. Autre grande leçon : la perte de dynamisme des enseignes depuis la décennie 2000. En 2006, la croissance des 250 distributeurs mondiaux était de 9%, elle n'est plus que de 4% dix ans après. En cause : la guerre des prix qui bénéficie aux consommateurs mais qui a entraîné un repli des chiffres d’affaires.
La grande distribution n’est pas à plaindre pour autant. Le chiffre d'affaires des 250 principaux distributeurs mondiaux atteint les 4 400 milliards de dollars (3 600 milliards d'euros).
Impact d’internet
L’e-commerce a un impact évident sur les marges des distributeurs, mais, surtout, il secoue les grands concurrents obligés de se remettre en question. Le consommateur veut pouvoir acheter partout et à n'importe quel moment, ce qui fait tomber la frontière entre magasins physiques et achats en ligne. Mais les magasins physiques ne vont pas disparaître pour autant. Selon Deloitte, 90% des ventes dans le monde sont encore effectuées dans des magasins en dur. C’est aux distributeurs de se réinventer. Le grand laissé pour compte de ce mouvement est le commerce de centre-ville.
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