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Le brief éco. EDF s'apprête-t-il à mettre la main sur les activités nucléaires de l'Américain General Electric ?

La question est officiellement sur la table. Les deux groupes confirment avoir entamé des discussions.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le siège social d'EDF dans le quartier de La Défense. (ALAIN JOCARD / AFP)

Cette annonce intervient six ans après le rachat controversé de la branche énergie du français Alstom par l’américain General Electric. Opération soutenue à l’époque par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie et des Finances de François Hollande. Six ans après, s’il y a accord, les activités nucléaires du groupe américain General Electric pourraient donc revenir dans le giron français. Il s’agirait pour EDF de reprendre la fabrication de turbines à vapeur, baptisées Arabelle, produites à Belfort. Ce sont des turbines très performantes adaptables à tous types de réacteurs nucléaires partout dans le monde.

Les avis sont partagés sur cette opération, à commencer par le patron d’EDF qui doit gérer une dette de 40 milliards d'euros. Jean-Bernard Lévy n’est, semble-t-il, pas convaincu par un tel rapprochement. L’affaire ne peut fonctionner que si l’État passe commande. Il faudrait pour cela que la France lance de nouveaux chantiers EPR, le réacteur nouvelle génération, qui n’a pas bonne presse avec le coûteux retard de la centrale de Flamanville. Côté syndicats, la première préoccupation légitime est celle de la sécurisation des emplois et des compétences.

Une opération stratégique

L’État utiliserait-il EDF comme bras armé d’une opération de politique industrielle ? Le directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières, l’économiste Patrice Geoffron, apporte des éléments de réflexion. Sur le plan énergétique, dans le contexte de hausse des prix, assurer la filière nucléaire pour éviter à la France de dépendre de l’éolien et du gaz est un vrai sujet pour le prochain président de la République.

Après le clash des sous-marins australiens, l’État a tout intérêt à montrer qu’il est capable de sécuriser ses filières stratégiques. Pourquoi racheter aujourd’hui aux Américains une partie de ce que la France leur a cédé il y a six ans ? Il revient à l’État stratège de répondre et convaincre.

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