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Le brief éco. Combien coûte la canicule en termes d’énergie ?

Le nouvel épisode caniculaire que traverse la France a des conséquences pour le réseau électrique français. Gros plan sur l'impact en termes de production et de coût de l'électricité.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un ancien compteur électrique. (AURÉLIE LAGAIN / FRANCE-BLEU BREIZH IZEL / RADIO FRANCE)

La canicule nous impacte sur l'électricité. Aujourd’hui, le facteur prix n'est pas le problème majeur car les circuits de production sont dimensionnés pour faire face à la demande de pointe en hiver, qui est bien plus élevée que l'été. Pour ce qui est de la consommation, RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, prévoit une pointe potentielle de consommation jeudi 25 juillet à 13 heures avec 59 000 mégawatts, soit 8% de plus qu’avec des températures normales de saison. Concrètement, pour chaque degré au-dessus des températures normales, RTE observe une hausse de consommation de 500 mégawatts, soit l’équivalent d’une ville comme Bordeaux et ses 250 000 habitants.

Impact sur la facture du particulier

Il n'y a pas d'automaticité : le prix pour les particuliers n'a pas de raison d'augmenter à partir du moment où notre capacité de production résiste. La vraie question est celle de l'augmentation de la consommation d'électricité liée à la climatisation. Prenons le cas d’un foyer qui utilise un climatiseur sur une période de chaleur de trente jours par an : le comparateur en ligne de fournisseurs d’énergie, Selectra, estime à 200 € environ le coût sur l’année. Une simple utilisation de la climatisation pendant quatre à six heures par jour augmente de 15% la consommation d’électricité sur le mois. C’est considérable. Et cela n'est pas prêt de s'arrêter car la croissance du nombre de climatiseurs chez les particuliers devrait représenter plus de 60 % de la consommation annuelle d’ici 2035.

Le réseau électrique français peut-il faire face à ce nouvel épisode de canicule ?

Le gestionnaire du réseau rassure. Nous avons les réserves nécessaires grâce à la disponibilité de notre parc nucléaire, et à l’essor des énergies renouvelables. EDF va quand même arrêter cette semaine les deux réacteurs nucléaires de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) pour éviter la surchauffe. Selon l'économiste Patrice Geoffron, qui dirige le Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, la situation est sous contrôle mais les défis sont devant nous sur un tas de sujets : la canicule perturbe le rendement des panneaux photovoltaïques ; une sécheresse prolongée peut réduire la puissance des grands barrages hydroélectriques et puis, gros point de vigilance : le sud-est de la France qui nécessitera des investissements pour faire face à l'augmentation de la consommation d'énergie liée à la migration des seniors vers cette région très prisée de l’hexagone. Si un surcroît de demande d'énergie en été n'est pas problématique en soi, rien n'est réglé sur le long terme. Cela doit nous pousser à revoir de bien plus près nos habitudes de consommation.

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