Le brief éco. Brexit : la BCE augmente la facture pour les banques commerciales... et leurs clients ?
On parle souvent des conséquences du Brexit pour les banques de la zone euro. En revanche, on évoque beaucoup moins l'impact direct pour leurs clients. La sortie du Royaume-Uni de l'Europe pourrait changer la donne
Parmi les conséquences du Brexit, il y aura une augmentation des frais bancaires dans certaines banques.
La veille du 1er mai, mardi, la Banque centrale européenne a annoncé une augmentation de plus de 20% de la redevance facturée cette année aux banques commerciales qui sont placées sous sa supervision. La BCE explique cette augmentation par la hausse des coûts liés aux préparatifs du Brexit. En zone euro, 120 établissements sont touchés dont, en France, le Crédit Agricole, la Société Générale, BNP-Paribas ou encore Banque-Populaire-Caisse-d’Epargne. Sans compter les banques qui vont rapatrier leurs bureaux à Paris après le Brexit. La BCE va en effet devoir superviser (surveiller) un plus grand nombre d’établissements, ce qui va gonfler la facture, ne serait-ce que pour renforcer ses effectifs. S’ajoutent à cela, notamment, les frais de restructuration des banques coopératives en Italie.
Facture salée
La Banque centrale européenne va augmenter la redevance annuelle de 21% à près de 580 millions d’euros, contre 475 millions en 2018. Les banques commerciales se seraient bien passées de cette douloureuse car elles doivent déjà respecter de fortes contraintes dans le cadre de la régulation, au premier rang desquelles les accords dits de "Bale III". Une règle qui impose aux établissements financiers d’avoir dans leurs coffres plus d’argent qu’ils n’en ont d’engagé à l’extérieur. Davantage de fonds propres dans les caisses, c’est une protection pour résister en cas de nouvelle crise financière.
Quelles conséquences pour le client ?
En 2018, les "frais de tenue de compte" avaient fortement augmenté. Selon l’Observatoire des tarifs bancaires, les prix ont même flambé de 165% entre 2012 et 2017. Mais en décembre dernier, vous avez peut-être reçu un courrier dans lequel votre banquier s’engageait à ne pas augmenter ses tarifs. Un engagement pris au début de la mobilisation des "gilets jaunes" mais pour 2019 seulement. Les banques vont-elles revoir leurs tarifs à la hausse parce que la BCE leur demande encore plus à cause du Brexit ? Le mieux est de demander directement à votre conseiller clientèle. Les plus courageux vous répondront probablement que la protection a un coût, qu’il faut savoir assumer. Le coût de la régulation et de la supervision qui nous assurent un filet de sécurité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.