Bâle III, balle désormais dans le camp des banques
On parle des accords de Bâle III. C'est vrai que le sujet n'alimente pas les discussions quotidiennes dans les foyers mais vous avez peut-être déjà entendu ces mots. Ils sont importants car il en va des crédits que les banquiers acceptent ou non de nous accorder, à nous simples particuliers ou chefs d'entreprise. Le Comité de Bâle, c'est une autorité de régulation qui veut imposer aux banques des critères strictes pour les empêcher de commettre certaines erreurs du passé comme l'ont fait Lehman Brothers ou Dexia avant de mettre la clef sous la porte. Dimanche donc, réuni en Suisse, en plein week-end léthargique de fin de vacances, les sages qui composent ce Comité ont décidé d'alléger les règles contre lesquelles s'élevaient les organismes de crédit.
On peut rappeler rapidement de quoi il s'agit ?
Bâle III demande aux établissements financiers d'avoir en caisse plus d'argent qu'ils n'en prêtent pour pouvoir faire face en cas de difficultés. Ces " ratios de liquidité " s'élèvent désormais en moyenne à 125 % des sommes prêtées. Pour que les banques puissent disposer de tels montants, le Comité de Bâle a élargi la liste des produits financiers qu'elles peuvent revendre rapidement en cas de besoin. Un ajustement salué par les principaux intéressés car il va leur éviter d'aller chercher de l'argent sur les marchés pour répondre aux critères de sécurité. Et puis, deuxième axe décidé dimanche : l'allongement du délai pour se mettre aux normes. Le couperet qui devait tomber en 2015 est reporté à 2019.
Le Comité de Bâle explique ces ajustements par souci d'aider les banques à soutenir la reprise de la croissance... est-ce que ca sera réellement le cas et... quelles conséquences concrètes pour les particuliers ?
On verra avec le temps. Normalement, la menace d'un ''crédit crunsh'', un effondrement du crédit, est écarté. Si vous allez voir votre banquier pour lui demander un prêt, parlez-lui des ajustements de Bâle III. Vous l'impressionnerez et serez en position de force pour négocier, à condition, bien sûr, que votre projet personnel ou professionnel soit viable. Le réel problème du crédit aujourd'hui c'est la demande qui fait défaut. Le peu d'emprunts souscrits s'explique par le ralentissement économique. Les entrepreneurs attendent des jours meilleurs pour prendre le risque d'emprunter. Morale de l'histoire : non, le régulateur n'a pas baissé sa culotte face à la pression des banquiers. C'est même une décision majeure pour accompagner la relance. Maintenant, la balle est dans le camp des banques. On verrait d'un mauvais œil une nouvelle excuse de leur part pour ne pas aider l'économie à repartir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.