Le brief éco. Articles d’occasion : le nouveau pari de la grande distribution
Acheter de la seconde main, c’est dans l’air du temps. La clientèle est très demandeuse d’une consommation plus durable et responsable, qui participe à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage.
Evoquons le marché de l’occasion. Pas de l’automobile, mais des articles de la vie courante : vêtements, smartphones, petit électroménager. La grande distribution s’y intéresse de plus en plus, et le dernier en date à s’y mettre, c’est Système U.
Des ''U Occasion''
Le réseau coopératif teste depuis cette semaine dans quelques hypers, comme celui d’Aizenay en Vendée, ou de Mayenne dans le département du même nom, le concept “U Occasion”. Les hypers qui le proposent sont libres de racheter les produits qu’ils veulent. Le temps de constituer des stocks, ils seront remis en vente dans des rayons dédiés, et si l’expérience est concluante, d’autres magasins du réseau offriront le même service. Mais si Système U ne se lance que maintenant, le pionnier de l’occasion en grande surface, c’est Leclerc. Il y a deux ans, il ouvrait son premier point de vente en Haute-Garonne. Depuis, les ouvertures se sont multipliées. L’objectif de Leclerc est d’en avoir une centaine à terme. Auchan, lui aussi s’y est mis, mais uniquement dans textile, via un accord avec le site spécialisé Patatam, concurrent du plus connu Vinted. On peut également citer Carrefour, associé à Cash Converters, pour pénétrer ce marché.
La distribution mise sur la seconde main
Pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que c’est un moyen de créer du trafic dans les hypermarchés qui en ont beaucoup perdu ces dernières années. Leclerc et Système U ont opté pour le même principe : les produits d’occasion rachetés aux particuliers sont payées en bons d’achats qui ne sont utilisables que dans les magasins de l’enseigne. Et puis acheter de la seconde main, c’est dans l’air du temps. On le voit avec le succès d’un site de revente comme Leboncoin. Le public est très demandeur d’une consommation plus durable et responsable, qui participe à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage. Et en période de crise économique où le pouvoir d’achat est une priorité pour nombre de ménages, consommer au meilleur prix, c’est encore plus important.
La crise sanitaire peut permettre à la grande distribution de se réinventer
Cette crise aura permis de nombreuses expérimentations pour s’adapter à l’évolution des modes de consommation, une évolution qui s’est accélérée ces derniers mois. La pandémie a confirmé le succès de la vente en ligne, du drive ou encore de la livraison de repas à domicile. Certaines enseignes ont d’ailleurs profité de leurs accords avec Deliveroo ou Uber Eats. Le confinement a aussi dopé les petites surfaces de proximité, du fait des restrictions de circulation. Il y a le créneau des articles d’occasion appelé à s’installer dans le paysage si la crise s’éternise. Tout cela place la grande distribution face à des choix stratégiques pour son avenir, elle devra tirer les leçons de la crise actuelle, c’est l’occasion ou jamais.
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