Intempéries : la Caisse centrale de réassurance lance un observatoire pour épingler les assureurs qui ne jouent pas le jeu
Plus aucun département ne se trouve vendredi 18 octobre au matin en vigilance rouge "crues" ou "pluie-inondation", mais 19 de la moitié sud restent concernés par une vigilance orange, indique Météo-France, après les pluies "exceptionnelles" qui se sont abattues jeudi sur le Centre-Est et le Sud-Est de la France. Face à l’augmentation des inondations et des épisodes météo classés catastrophes naturelles, la Caisse centrale de réassurance, la CCR lance un observatoire pour répertorier, recenser les assureurs présents dans les zones qui connaissent le plus de risques de catastrophes naturelles.
La caisse centrale de réassurance, qui est le réassureur public français, gère le régime des catastrophes naturelles, le fameux régime "cat nat". C’est elle qui délivre aux différentes compagnies – Axa, la Maif, etc - une couverture de réassurance illimitée lorsque l'état de catastrophe naturelle est déclaré par l'État. Autrement dit quand le feu vert aux indemnisations est donné. Vu l’urgence, cet observatoire, cette cartographie doit être établie dès l’an prochain, au premier semestre 2025.
L’idée est d’épingler les assureurs qui ne jouent pas le jeu. Dans les zones à risques, c’est souvent la double peine pour les habitants. Non seulement les prix des assurances flambent, mais, dans certaines communes, il est de plus en plus difficile de trouver une compagnie d’assurance qui vous suive. De plus en plus de sociétés ne veulent plus couvrir des endroits trop exposés à des inondations, comme en ce moment, mais aussi à des tempêtes, des éboulements de terrain, etc. Cet observatoire aura pour objectif de recenser et donc de vérifier que toute la profession joue le jeu de la mutualisation en couvrant toutes les zones à risque.
Mettre un coup de pression à la profession
Pour l’instant, la caisse ne veut pas appliquer ce qu’on appelle en anglais, le "name & shame", c’est-à-dire donner les noms pour affecter la réputation des assureurs qui se déroberaient à leurs obligations. L’objectif est clairement de mettre un coup de pression à la profession, car, d’une part, ces informations seront envoyées à l’État, qui pourra appliquer des sanctions, et d'autre part, la caisse de réassurance prévoit de moduler ses commissionnements, ses remboursements.
Il faut dire qu'elle a besoin de ressources. En 2023, elle a essuyé une perte de 112 millions d'euros, le montant des sinistres ayant été supérieur aux primes reçues pour le régime des catastrophes naturelles. Une situation intenable alors que les dégâts liés au changement climatique deviennent de plus en plus fréquents.
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