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Faillites bancaires : les autorités américaines volent au secours d’une nouvelle banque en difficulté

Après la Silicon Valley Bank et Signature il y a quelques semaines, c’est au tour de l’établissement régional First Republic de devoir mettre la clef sous la porte. Deuxième plus grosse faillite de l’histoire des États-Unis.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une succursale de la First Republic Bank à Beverly Hills (Californie). (AFP)

La banque américaine First Republic est en faillite : elle ne s’en sortait plus alors que ses clients avaient déjà retiré plus de 100 milliards de dollars de dépôts au premier trimestre. Créée en 1985 et basée à San Francisco, la First Republic attirait beaucoup de clients aisés et ces derniers ont pris peur lors de la faillite de la Silicon Valley Bank il y a quelques semaines. Ils ont retiré leur argent en masse, mais First Republic avait dans ses comptes un grand nombre de prêts immobiliers et d’investissements acquis à taux fixes, ceux-ci ont perdu mécaniquement de la valeur avec la hausse des taux d’intérêt. La banque n’avait plus le coussin suffisamment épais pour amortir le choc et restituer intégralement l’argent déposé par les clients.

Face à la situation urgente, les autorités américaines ont pris le contrôle de l’établissement et confié la gestion de ses actifs à la banque JPMorgan. L'opération s'élève à environ treize milliards de dollars (un peu moins de douze milliards d'euros). Les dépôts bancaires seront assurés jusqu’à 250 000 dollars par une structure indépendante du gouvernement. Au-delà, cela sera pure perte pour les clients fortunés. C’est un peu l’airbag bancaire en cas de crash. Quant à JPMorgan, elle versera 10 milliards de dollars pour reprendre actifs et clients de la banque sauvée.

Améliorer la supervision bancaire

Malgré ce sauvetage, le problème reste entier et c’est une nouvelle preuve de la fragilité du système bancaire américain. L’objectif est de stabiliser le système bancaire, mais l'État américain et ses agences publiques ou indépendantes peuvent déployer tous les trésors d’imagination, la situation restera très tendue tant que les taux d’intérêt augmenteront. Ce qui donne une grande responsabilité à la Réserve fédérale américaine, l’équivalent de la Banque centrale européenne.

Cette actualité qui se répète va pousser au renforcement de la régulation et la supervision du secteur bancaire, beaucoup moins strictes et respectées aux États-Unis qu’elle ne le sont en Europe. Elle pousse également de manière naturelle à la concentration des banques. Les établissements les plus solides (ici JPMorgan) rachètent à bon prix leurs concurrentes désoeuvrées et récupèrent leur business. Finalement, tout n'est pas perdu pour tout le monde.

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