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Carburants : Ryad et Moscou relancent la flambée des prix du pétrole

L’Arabie Saoudite et la Russie vont continuer de réduire leur production de pétrole jusqu’à la fin de l’année. Cette annonce a fait s’envoler les cours du pétrole à leur plus haut niveau depuis dix mois sur le marché international. Le baril est repassé au-dessus des 90 dollars.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'Arabie Saoudite et la Russie font flamber les prix du pétrole. Photo d'illustration (ANTON PETRUS / MOMENT RF)

Il y a toujours un décalage entre l’annonce des décisions des pays producteurs et les conséquences concrètes sur les prix du carburant en bout de chaîne. Mais cette décision de prolonger la réduction d’offre de brut jusqu’à fin 2023 remonte à avril, avec une mise en place début juillet, ce qui explique que les prix sont déjà repartis à la hausse pour les automobilistes ces dernières semaines. Et la situation ne va pas s’améliorer.

Peser sur les cours mondiaux

Dans un marché déprimé par les incertitudes sur l’évolution de l’économie mondiale et la faiblesse de la demande chinoise, les 23 pays membres de l’OPEP+ (les pays du Golfe, plus la Russie) font valoir leurs arguments. Les pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite, veulent voir remonter les cours car l’or noir représente encore la majeure partie de leur budget.

Les préoccupations sont les mêmes pour Moscou. Dans le contexte d’embargo international avec la guerre en Ukraine, la Russie productrice de brut ne veut pas d’une baisse de la rente pétrolière. En baissant la production, ils réduisent l’offre, ce qui fait remonter les prix en vertu de la célèbre formule : "tout ce qui est rare est cher".

Des bénéfices en baisse pour Aramco

Prenons l’exemple du groupe Aramco, le géant pétrolier saoudien, l’équivalent local (public) de notre fleuron national français (privé) TotalEnergies. Début août, Aramco a annoncé un bénéfice de 30 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, en baisse de près de 40% sur un an. Une perte énorme pour le groupe détenu à 90% par l’État saoudien qui voit ainsi fondre ses rentrées fiscales alors que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, est en train de financer un vaste programme de réformes économiques et sociales. Un programme justement destiné à sortir le pays de sa dépendance à l’or noir, au profit des énergies renouvelables.

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