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Brexit : nouveau recul de la croissance britannique

Le Brexit continue de peser sur l’activité économique du Royaume-Uni. La croissance britannique s’est de nouveau contractée en avril, mais on ne peut pas encore parler de récession.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Brexit continue de peser sur l’activité économique du Royaume-Uni. (SOPA IMAGES / LIGHTROCKET)

La croissance britannique s’est de nouveau contractée en avril à cause du BrexitIl y a officiellement récession lorsque la croissance baisse sur deux trimestres d'affilée. Ce n’est pas encore le cas outre-Manche mais la pente est dangereuse. L’activité économique s’est repliée en avril pour le deuxième mois consécutif avec une baisse de 0.4% du PIB (la richesse nationale produite). Selon l’Office des statistique nationales, la production industrielle a reculé de 2,7% et le puissant secteur des services a stagné, il n’a pas compensé.

L’industrie britannique n’investit plus

Les entreprises ont clairement fait une pause dans la constitution des stocks. La production moindre dans la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe a nettement pénalisé l’activité générale. Le report de la date initiale du Brexit de fin mars à fin octobre a ouvert une nouvelle période d’incertitude et les commandes à l’industrie ont baissé. C’est particulièrement le cas dans l’automobile, secteur clef outre-Manche. La production de voitures a dégringolé à cause de la fermeture d’usines. Or, l’industrie auto est très importante pour l’économie britannique. Le secteur emploie directement plus de 160 000 personnes et ce marché est très dépendant des autres pays européens vers qui les britanniques exportent.

Perspectives 2019

Si l’on regarde l’ensemble de l’année, tout n’est pas si sombre pour l’économie britannique. Du moins, pour l’instant, et c’est tout le paradoxe. En lissant sur l’ensemble de 2019, le PIB britannique devrait progresser d’1,4%, pratiquement comme en France. Grâce à quoi ? Non pas à l’industrie mais la consommation. C’est le revenu des ménages qui entretient l’optimisme des économistes au Royaume-Uni : les salaires y progressent plus vite que l’inflation. Tant mieux pour nos amis britanniques, mais ce facteur est très fragile et ne tiendra que si le pays échappe à un Brexit sans accord avec Bruxelles, ce qui est loin d’être gagné à ce jour.

Changement de donne politique

Une nouvelle ère politique va s’ouvrir après le départ annoncé de la Première ministre britannique Theresa May. Dix candidats sont officiellement en lice, dont le trublion Boris Johnson, qui a clairement dit que s’il accédait au poste suprême, il ne paierait pas la facture de 45 milliards d’euros due par le RU à l’Europe. Cela reviendrait à un défaut sur la dette souveraine britannique. L’incertitude est un poison qui tue lentement. Le parcours du combattant est loin d’être terminé pour les britanniques.

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