Automobile : Stellantis envisage d’arrêter sa production de voitures au Royaume-Uni
La décision n’est pas encore prise et le groupe reste ouvert aux discussions, mais le coup de semonce est bel et bien tiré. Le constructeur franco-italo-américain Stellantis, maison-mère de Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Vauxhall et Maserati notamment, possède deux principaux sites de fabrication outre-Manche : l’un dans le nord de l’Angleterre, l’autre à Luton, au nord de Londres. Sur ces deux sites de production, Stellantis a entrepris de gros investissements et la direction le dit clairement, mardi 25 juin, lors d'une conférence de presse à Londres : "si le marché devient hostile pour nous, alors nous envisagerons de produire ailleurs". "Nous avons besoin d’un soutien", insiste-t-elle.
Le cœur du problème, c’est le projet du parti travailliste donné gagnant aux élections législatives britanniques du 4 juillet face à l'actuel gouvernement conservateur. Les travaillistes projettent d’avancer de cinq ans l’interdiction de la vente de voitures neuves roulant à l’essence et au gazole. L’Europe a fixé cet objectif à 2035. Les travaillistes britanniques le ramèneraient donc à 2030 pour accélérer la transition énergétique. Mais l’objectif est intenable aux yeux de Stellantis pour qui la transition entre le moteur thermique et l’électrique ne peut pas se faire aussi rapidement. Sous-entendu, cela serait une folie industrielle, avec de lourdes conséquences sur l’emploi.
Revendications de la filière
L’ensemble du secteur automobile britannique réclame d’abord de la stabilité dans la législation. Contrairement à la politique, l’industrie se planifie sur le long terme et pas avec des règles qui changent en permanence au gré des humeurs des uns et des autres. Le secteur demande également des incitations financières publiques pour l’achat de véhicules électriques. Il estime que réduire de moitié la TVA au cours des trois prochaines années permettrait de mettre en circulation plusieurs centaines de milliers de voitures supplémentaires.
Ce n’est pas la première fois que Stellantis agite le drapeau rouge au Royaume-Uni. Il y a un peu plus d’un an, le groupe avait déjà menacé de fermer des usines si Londres et Bruxelles ne se mettaient pas d’accord pour annuler une surtaxe de 10% sur les voitures électriques fabriquées en Angleterre et traversant la Manche après le Brexit. Sur ce point, Stellantis avait obtenu gain de cause, reste à savoir si le groupe gagnera son nouveau combat.
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