Aéronautique : l’avion à hydrogène d’Airbus naîtra probablement dans les pays du Nord de l’Europe

L’accord vient d’être signé à l’occasion de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, en Suède. Airbus annonce une coopération avec la Suède et la Norvège pour développer son avion du futur.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le futur avion à hydrogène imaginé par Airbus, dans le cadre de son projet ZEROe pour "Zéro émission". (Airbus Group / Airbus Group)

Outre Airbus, l’initiative autour de la construction d'un avion à hydrogène regroupe le gestionnaire d’aéroports suédois Swedavia, le producteur d’électricité et de gaz suédois Vattenfall et la compagnie aérienne SAS. L’objectif de cette coopération est de maîtriser l'entièreté du concept. Ils superviseront ainsi toutes les opérations liées à la construction de ces avions fonctionnant à l'hydrogène, y compris l'élaboration des infrastructures nécessaires.

Installations particulières

L'annonce du développement de ce projet par Airbus date d'il y a quatre ans. Et l’accord vient d’être signé à l’occasion de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, en Suède, le 31 janvier. Il y a encore d'importantes modifications à apporter à l’appareil lui-même et à l’environnement au sol. Il faut mettre en place les infrastructures en tant que telles, avec les réservoirs de carburant et les capacités de stockage. Un avion à propulsion hydrogène nécessite en effet des capacités de stockage spécifiques. Hautement inflammable, l’hydrogène doit être liquéfié à une température de -250 degrés Celsius, et stocké dans des réservoirs dits cryogéniques, dont le volume est quatre fois plus important que ceux qui contiennent le kérosène. D’où l’intérêt de développer le projet dans les pays du Nord où la température est plus propice que dans le sud de l’Europe.

De plus, la Suède et la Norvège ont un grand potentiel pour produire l’hydrogène à partir de sources d’énergies renouvelables. Brûler de l’hydrogène directement dans les moteurs est censé libérer seulement de la vapeur d’eau, sans émettre de CO2. Mais le concept fait encore débat, car 90% de l'hydrogène aujourd'hui est produit à partir de sources fossiles.

Coordination internationale

Par ailleurs, il faut aussi reprogrammer le processus de sécurité autour d’un carburant différent du kérosène traditionnel et revoir le cadre réglementaire qui l’accompagne.

Des partenariats ont déjà été signés avec une dizaine de pays mais l’accord passé avec la Suède et la Norvège va permettre d’étudier la faisabilité du projet dans plus de cinquante aéroports. Pour Airbus, c’est aussi un joli coup diplomatique et marketing car c’est en Suède qu’est né en 2018 le mouvement "Flygskam" – "Honte de prendre l’avion" –, ce mouvement qui incite à privilégier d’autres moyens de transport que l’avion jugé trop polluant.

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